dimanche, décembre 30, 2007

Et ses contes de feu, de fée, de cheval fou m'empêchaient de dormir...

Ce matin, dans la cuisine, mon oeil fatigué repérait les détails à nettoyer. Taches et tâches ménagères en perspective...
Parfois, j'aimerais beaucoup avoir 1000 vies.
Et pouvoir voyager de l'une à l'autre.

Je passerais probablement peu de temps dans la vie des tracasseries administratives, du repassage et du ménage. Mais... Elle existerait et je promets (!!!) que, quand j'y serais, je m'y donnerais à fond. D'ailleurs, ce serait facile puisque je n'aurais rien d'autre à y faire. La vaisselle comme unique jouissance... A ce train-là, elles seraient vite propres, mes casseroles. Puis, quand j'en aurais marre (parce que ça finirait par arriver, très occasionnellement...) je m'envolerais vers l'une de mes 999 autres vies. Soit, au choix et dans le désordre: la vie du sommeil, celle des confidences et des bières entre amis, la vie des fêtes, des repas délicieux et des bulles dans les yeux, celle des livres, des journaux, des médias, celle des concerts et des salles de cinéma, celle de l'amour, des caresses et des draps froissés. Et toutes les autres...

J'aurais une vie pour écrire, aussi. Ne plus jamais laisser des envies de posts s'échapper, comme je le fais tout le temps, ces temps-ci, sous prétexte que 24 heures, dans une journée, ce n'est résolument pas assez. Ecrire des lettres et des mails pour mettre des mots sur tout ce que je ne peux pas dire et rappeler aux gens qui comptent qu'ils comptent. Même quand on semble s'éloigner. Une vie où je n'aurais pas d'excuses pour jeter des projets, oublier de les mettre en mots, les laisser s'assécher. Une vie où j'oserais -enfin!- balancer mes idées sur papier et les faire lire à d'autres, parce que je n'aurais simplement pas le choix.

Parfois, je rêve de ça. De mes mille vies...
Mais je sais que je dois me contenter de celle que j'ai. Unique... (Et fragile, en plus. Hautement précieuse, du coup) Donc, je m'en contente. Très bien. Et, tout en courant tout le temps après des minutes de bonus, des moments "en plus", je me prends à redouter les vides qu'elle abrite, dans l'ombre.

(...)

Logique.

jeudi, décembre 20, 2007

I'm an open book for you, you said...

Ambiances d'hiver... Loupiotes de Noël... J'ai été surprise mais assez enchantée de voir pousser un sapin sur la place Hoewaert. Je n'en attendais pas. Pas ici. Et pourtant, c'est joli. Les décorations de fête et le froid descendent doucement sur la ville. Sans être une dingue des grosses bouffes à répétition, je crois que j'aime cette saison... Pas étonnant que ce soit ce mois-ci que j'ai choisi pour pointer ma p'tite tête, il y a 25 ans de ça.

Hier, mon journal abandonnait ses accents dramatiques pour annonçer rien moins que "la fin de la crise". C'est marrant parce que la veille au soir, le JT prenait encore des airs de catastrophe sans nom. Plus rien n'était possible, surtout pas pour Noël, disait-on. Puis la soirée est passée, et la nuit aussi, et, au petit matin, un gouvernement "intérimaire" était né.

Je me souviens avoir entendu dire que les bébés étaient capables de s'endormir dans des phases de grande agitation (capacité que, personnellement, j'ai totalement perdue avec l'âge. Snif, snif). Les gouvernements belges seraient donc un peu comme le sommeil des bébés? Surgissant en pleine crise. Hum... Je redoute le réveil...

dimanche, décembre 16, 2007

Alors il nous en faudra encore...

La première fois, je n'ai même pas remarqué que ma voisine parasitait tout avec sa stéréo pleine de basses.

La deuxième fois, si... Et encore les troisième, quatrième et cinquième fois. Et ça m'a énervé. Mais... Ca m'a tellement touchée.

Assise sur le parquet, à la lueur des cigarettes qui se consumment. Je l'ai réécoutée. Encore et encore...

Oui, il nous en faudra encore. De ces moments à essayer. A essayer de s'aimer. A essayer de se parler. A essayer d'être. Complètement.

Il nous en faudra encore de ces attachements qu'on fuit: qu'on poursuit et qu'on fuit. Inlassablement.

Vous aussi, sûrement, il vous en faudra encore... Tout est . (Mélie superstar)

dimanche, décembre 09, 2007

Quelqu'un ici a-t-il vu nos sourires? Sont-ils en ville, en mer? Sont-ils en cire?

Quand j'ai réémergé, il était 17h40. Son souffle, léger, me carressait l'oreille et j'ai souri en réalisant que c'était le première fois que je parvenais à m'endormir, comme ça. Au creux de ses bras. Il m'aura fallu 7 mois... 7 mois aussi pour éprouver un soupçon de jalousie en le voyant rigoler avec son ex. Et l'entendre l'appeler par mon nom, ensuite. Il était gêné... Mais je l'ai trouvé mignon. Je sais que ce n'est rien d'autre qu'une histoire ancienne. Une histoire qui me fait prendre la valeur de la nôtre. Si belle depuis quelques temps...

Tout à l'heure, j'ai éteint la télé au bout de 10 minutes. L'épisode (ultime!) buggait vraiment trop... Et puis, les choses ont changé. Je suis capable d'attendre sa diffusion sur Plug, à présent (non... ça n'a pas toujours été le cas...)

Alors, blogger plutôt que de zoner devant la télé. Décider d'aller se coucher tôt (on verra...) Un dimanche soir tout en douceur, donc. Idéal pour se remémorer le week-end qui vient de s'écouler. Celui-ci et tous les autres, récents. Tous ces moments passés à s'attacher, tous azimuts, ces dernières semaines. Ca a quelque chose d'ébourrifant. Vraiment.

Il y a des phases, dans la vie, où on a l'impression de stagner. C'est comme ça... Et puis, ça passe. La dernière fois que je me suis sentie stagner, m'engluer, étouffer, c'était... euh... quand? Je crois que j'ai oublié...

mercredi, décembre 05, 2007

Sinterklaas Kapoentje Gooi wat in mijn schoentje (enz.)

En cette veille de Saint-Nicolas, un souvenir...
Mon premier choc communautaire...

Je devais avoir 6 ans et le Saint-Nicolas de la multinationale paternelle (formulé comme ça, on pourrait croire que le paternel en question en est le boss mais euh... non, non, pas du tout) me parlait une langue que je ne comprenais pas.

"Flamand" me souviens-je avoir pensé dans ma petite tête de gosse... Et d'enchaîner sur des "euh ja..." (un peu mous, je crois... mais, comme je n'ai dit ni "schild" ni "vriend", il n'y a vu que du feu (quoi que... "Hoe heet jij?" "Euh... Ja" Ca a dû le faire un peu rigoler)) à toutes les questions qu'il me posait.

Finalement, ça s'est plutôt bien passé...
Comme quoi, c'est pas si difficile, la Belgique.
N'est-ce pas Yves? (Yves, pour ceux qui sauraient pas, c'est le monsieur qui a signé le terme de l'Orange Bleue... (Huhu! C'est nul mais fallait que je la place!))

mardi, décembre 04, 2007

Et elle fuuuuuuu-uuuuuuume toute la journée

C'que c'est dur, de devenir adulte! On s'construit des plans, on se dessine un avenir, pour se rassurer comme on peut, oublier l'angoisse du vide. Mais on n'est jamais à l'abri du grain de sable, du "j'ai raté", du "c'est fini"... Ces petits constats de merde qui guettent, quelque part.

Et être heureux... C'que c'est dur d'être heureux si tout le monde ne l'est pas.

J'ai connu bien des erreurs de timing, dans ma vie. En ce moment, elles se bousculent au portillon, et, même si aucune ne parvient à entamer le reste, la baracca qui me poursuit depuis bientôt deux ans, c'est dommage... Dommage que la chance ne soit pas contagieuse. Plus tard, peut-être... Non?

Hé oui, c'est dur de devenir adulte!
En attendant, je chante Goldman en passant l'aspirateur (non, cherchez pas, moi non plus, je ne me comprends pas toujours...)

lundi, décembre 03, 2007

Fatigue

Ce matin dans le miroir, j'avais des cernes vraiment pas belles à voir. J'comprends pas... Je commence à faire mon deuil des nuits d'avant. Mais avant quoi? Où est filé mon sommeil? Pourquoi?

Quand, un peu plus tard, j'ai surpris une puce en train de me sauter sur la main, j'ai pensé que le bonheur avait des ombres, décidément. Mais que c'était sans doute mieux comme ça. Ca donne du volume...

Hier, dans la pénombre, ses mots. Je commence à avoir peur pour la Belgique. C'est marrant mais ça ne me préoccupait pas vraiment, à instant-là. Et je crois que, quelques minutes plus tard, lui non plus ne s'en inquiétait plus.

vendredi, novembre 30, 2007

De toutes les matières C'est la ouate que j'préfère

Ce soir, regarder le ciel et avoir l'impression, étrange, de vivre plusieurs vies, tout à coup...

Souvenirs et avenirs mêlés. Des bribes, dont je ne comprends pas toujours ce qu'elles viennent faire là. Dis moi, D. (c'est moi, D.) est-ce bien raisonnable, tout ça? Sourire en coin. Oooh oui! Je suis toujours raisonnable, moi. Il a ri, un peu dubitatif mais impuissant à m'enlever cette certitude qui s'est emparée de moi voici quelques semaines, quelques mois, à présent, impuissant à m'écarter des seuls bras dans lesquels j'avais envie de me serrer, qui n'étaient pas là, ce soir-là, plus là, mais qu'importe.

Raisonnable, moi, vraiment? Non, je crois pas. Pas toujours. Mais il l'a cru, lui, c'est le principal...

Tout à l'heure, sortir à Arts-Loi sans m'en rendre compte et, au moment de choisir les escaliers, me demander ce que je fais là, dans les traces du passé. C'est que je pensais à ce mail boulversant, dans ma boite, et à cette journée passée ailleurs, en orbite. Je pensais à lui, lui et lui. Et à elle aussi. Elles.

Une semaine entière à rebondir "dans la ouate", c'est doux, élégant et bizarre. Je m'émeus de tout: de mes producteurs, si touchants, brusquement, et des petits Val-Duchesse qui se jouent dans certaines de nos réunions, des lèvres de J., de ses mots, si gais, si tristes, parfois, et de la magie de la vie, des hasards qui se jouent, partout, tout le temps.

Quelque part, ce mail, c'est tout ça à la fois. Toute la force des drames et la beauté des armes, dont on se saisit pour s'en sortir.

Lyrisme ridicule. Je n'aime pas cette manière d'écrire mais je ne choisis pas... C'est plus fort que moi, depuis deux posts. Ca coule comme ça.

Ma voisine a remonté le volume de sa sono. C'est ça ou l'amour dans sa chambre, avec son mec à la voix "caisson de basse".
Une vraie plaie mais j'm'en fous...
Je suis bien, là.

Tout à l'heure, sortir à Arts-Loi et me demander pourquoi. Attendre sur le quai, remonter. Madou... Le courant d'air n'a pas disparu. Je frissonne, me ramasse une averse dans la tronche.
Mais je m'en fous...
Je suis bien. Là...

mercredi, novembre 28, 2007

Un jour, peut-être...

Fatigue...
Pas de celles qui vous plombent vos journées, qui font perler des larmes pour un oui, pour un non et vous empêchent d'écouter les gens, non. Pas de celle-là.
Une fatigue qui pétille, comme un lendemain de fête. Une fatigue qui fait sourire, même, parce qu'on sait que la nuit de sommeil qui suivra, même si elle est courte, sera belle. Toujours...
Je vis de cette fatigue-là, ces temps-ci...
Et ici, je ne suis plus.

J'ai des étoiles, dans le yeux, un tas de mots dans la tête et des choses à dire mais pas le besoin, forcément, de les écrire. Ou alors pas le temps.
Manquent la nécessité, la souffrance. Ce paradoxe absolu qui veut que les choses moches peuvent devenir belles, parfois.
Et tant mieux! (tant mieux pour la beauté, tant mieux pour l'absence de souffrance)

Restent des souvenirs. Un week-end que j'aimerais prolonger à l'infini, des découvertes, des rencontres, des lendemains qui chantent. Ce serait mentir que de dire que tout ça ne me fait pas peur. C'est sûr...
Mais qu'importe!

J'aimerais avoir plus de temps. Tellement plus de temps! Pour vivre cette fatigue-là. Et le reste...

Tant pis. (Tant pis pour le temps, tant pis pour le reste)

Un jour, je crois, j'y arriverai...

jeudi, novembre 15, 2007

Pour vos enfants... :-D


(Toujours la même source... Très inspirée! A présent qu'un blog existe, je vous laisse vous y rendre tout seuls comme des grands pour découvrir la suite)

dimanche, novembre 11, 2007

Ca sent la fin! (et aussi un peu le pourri)

Amis belges (et autres mais bizarrement, ça risque de moins intéresser les autres): vous vous demandiez pourquoi diable l'orange bleue tardait à murir? Ne cherchez plus: j'ai la réponse! C'est, tout simplement, un fruit qui se mange... moisi.


Merci aux auteurs de ce blog pour ce petit montage. Vous constaterez que c'est presque à point. Youpie! Bientôt la fin des soucis!

mardi, novembre 06, 2007

Absurde

Grmpf!

J'ai fait mon plus mauvais score de défi à Tout Le Monde Veut Prendre Sa Place (ici) sur un questionnaire "producteurs ciné". Cherchez l'erreur...

(Bon ça parlait très peu de producteurs belges aussi. Allez savoir pourquoi!)

lundi, novembre 05, 2007

Dérapages

J'ai laissé la télé s'éteindre et, pendant un moment, j'ai scruté le noir du salon, me laissant gagner par l'émotion. Comme si ça ne m'avait pas suffi, les deux jours de remue-ménage émotionnel qui venaient de s'écouler. Qu'est-ce qu'on cherche dans les films qu'on connaît déjà? Le confort, l'habitude? Le plaisir de se retrouver nez à nez avec des souvenirs? Ce soir-là, j'ai eu tout ça. Un petit film, parfait, que j'aurais aimé pouvoir écrire. Et le coeur chamboulé, en prime...

J'avais planifié ma soirée comme je planifie ma vie. Contrôle, contrôle! Tentatives de contrôle, plutôt... Car à un moment ou à un autre, ça finit toujours par déraper. Et je me couche tard... Très tard... Un jour mon corps dira merde, je n'aurai plus le choix. Je sais... Mais pour l'instant, il subit sans broncher.

Laisser la télé s'éteindre et, longtemps, longtemps, scruter le noir du salon. Penser à nos larmes dans le matin blafard.
M'attacher.
Fort...
Trop, peut-être.

Dis... Où on va, tous les deux... Tu sais?

Non, je ne sais pas. Aucune idée...
Je ne contrôle décidément pas grand chose...

(Et pour ceux qui pensent que c'est un post triste, je sais, c'est normal. Mais ne vous y trompez pas... J'aime bien ne pas contrôler)

mercredi, octobre 24, 2007

Identité(s)

Je les ai remarqués, pour la première fois, le 11 septembre. Je me suis demandé alors pourquoi le ground-zero-day faisait fleurir aux fenêtres des drapeaux belges. Puis, je me suis souvenue que c'étaient les 70 ans de la reine et j'ai pensé "c'est absurde, tous ces royalistes à l'heure où le pays s'effiloche!"

Mais les jours ont passé et ils n'ont pas disparu, que du contraire. Ils ont continué de se vendre selon une logique exponentielle qui me dépasse un peu. Qu'est-ce qui peut bien pousser quelqu'un à suspendre un drapeau à sa fenêtre? Surtout belge! Pas que ce soit moins con en France, en Angleterre ou aux Etats-Unis mais... dans ces contrées où l'amour de la patrie a valeur de religion cette forme de bêtise n'a au moins rien d'honteux. Elle est très répandue. Supportable. Compréhensible, presque (Ceci dit, vous vexez pas si vous avez déjà agité des bannières, hein. Moi il m'est arrivé de chanter la Brabançonne au petit matin, au lever de drapeau. Mais j'veux pas que ça se sache alors chuuut!) Chez nous, c'est nouveau. Les bouts de tissu noir-jaune-rouge ont poussé pour protester contre les rumeurs de scission du pays. Tous les jours plus nombreux. Lundi, j'en ai dénombré 111 sur le trajet du tram 39 (on s'occupe comme on peut, hein...) Pas moins.


Et puis hier, en rentrant chez moi, je n'ai plus vu que des drapeaux turcs. Les belges étaient toujours là mais noyés quelque part dans une masse surgie en une nuit, une journée, pas plus. Et le regard sévère d'Atatürk à tous les coins de rues. C'est bizarre, non? L'identité. Là non plus, je n'ai pas compris. Pourquoi brusquement ils se sont enflammés un soir et ont voulu casser de l'Arménien. Pourquoi c'est tendu, maintenant, dans mon quartier. Pourquoi je dois me taper un hélicoptère qui tourne depuis le début de la soirée au-dessus de mon appart.
Tout ce que je constate, c'est qu'il y a des drapeaux partout, maintenant. Impossible d'y échapper. Et que c'est coloré... mais bizarre. Non?

mercredi, octobre 10, 2007

5 questions

Alors voilà... Les chaînes d'habitude, j'évite un peu, parce que ça force à parler de soi. Et même si j'adoooooooore, ça, bien sûr (sinon, j'aurais pas de blog) j'aime le faire en général de manière plus détournée, un peu fictionnalisée. Ceci dit... Je suis quelqu'un de très curieux, aussi, et là, j'étais curieuse de savoir ce que cette demoiselle allait me demander... D'où ce post!

S'il y a des amateurs, je copie les règles. Facile. Mais vous n'êtes pas obligés du tout.

"1 Laissez-moi un commentaire en me disant un truc aléatoire, comme vos paroles préférées dans la chanson que vous écoutez tout le temps ces temps-ci. Ou votre type préféré de sandwich. Un truc aléatoire. Ce qui vous tente.
2 Je répondrai en vous posant cinq questions pour avoir une chance de vous connaître mieux.
3 Vous posterez sur votre blog vos réponses aux questions.
4 Vous devrez inclure cette explication et offrir de poser des questions aux autres.
5 Vous donnerez cinq questions aux gens qui commenteront pour avoir des questions. "



1. Si tu ne devais choisir qu'un seul événement marquant de l'année 2007 ? (je sais que l'année 2007 n'est pas encore terminée mais bon ...faisons comme si!) Et en quoi cet évenement a été marquant ?

Je vais tricher et choisir une date: le 1er janvier. Marquant comme tous les 1ers janvier sauf que... 2007 est une année pas comme les autres en ce qui me concerne. L'année de toutes les chances et de tous les espoirs. Le 1er janvier, je ne le savais pas et en c'est en ça que c'est marquant. Je quittais 2006 avec une certaine nostalgie. J'avais l'impression que cette année m'avait tout donné et que j'aurais du mal à rebondir là-dessus. C'était vrai et faux à la fois. On ne classe pas les joies ni les rêves sur des échelles. 2006 était belle. 2007 l'est aussi, autrement, terriblement. Un bémol politique, peut-être. Les élections en France et en Belgique m'ont apporté très peu d'espoir. Sur le plan personnel, par contre, je reste complètement dépassée par la chance dans laquelle je nage depuis un bout de temps, déjà. Je souhaite que ça dure. J'ai un peu peur de m'y noyer, parfois...

2. Je sais que tu étais sur un projet d'écriture. Quel devait être le thème ? Quelle était la trame? Qu'est-ce qui t'avait poussée à écrire? Qui t'a inspirée ? Quand vas-tu commencer et la finir ?

J'avais un projet de roman, l'année dernière, qui racontait le retour d'une vieille histoire d'amour, que ma protagoniste principale avait voulu enterrer un peu vite, voire effacer de sa mémoire. C'était somme toute assez banal et j'ai abandonné pour cette raison, et puis aussi, parce que je n'ai pas de style, pas de talent pour un roman. A présent, j'ai plus envie de retourner vers mes premiers rêves d'écriture. Ecrire pour le cinéma, si j'y arrive. Ou simplement pour moi. Le projet le plus fort, actuellement, est aussi très quotidien mais un peu plus original (j'espère...) C'est la disparition de quelqu'un, mystérieuse et vécue par les gens qui restent. Sa meilleure amie surtout. Ca parle beaucoup de solitude, un des thèmes qui me poursuivent le plus. Pas la solitude intenable des gens qui n'ont plus de réseau social, non, celle, plus cachée mais réelle, de tout le monde. Toi, moi, eux, elle. Même ceux à qui tout sourit. Ca a l'air d'un déprimant, vu comme ça! Mais c'est pas le but :)
Je m'inspire de ce qui m'entoure, de ce qui m'habite, de ce qui me touche. Enfin... Je m'inspirerai. Car... pour l'instant, je n'ai encore rien écrit. Pas une ligne. Ca viendra :)
Pourquoi j'écris? Je ne suis pas sûre de pouvoir répondre. Mais dis-moi, ce n'est pas 5 questions que tu me poses mais 25! 5x5 en moyenne... Tu croyais que j'allais pas le remarquer? Hihihi. Raté.

3. Quelle sera ta vie dans 10 ans ? Où seras-tu ? Avec qui? Que feras-tu ?

Si je le savais, je crois que les 10 ans à venir me sembleraient insipides et inutiles. Je suis heureuse de ne pas le savoir. J'ai juste quelques espoirs. Celui, en particulier, de conserver les attaches qui comptent. Mes amis, mes proches. Jusqu'ici, j'ai assez bien réussi, je crois. C'est sans doute mon seul vrai talent social mais c'est utile. Savoir qui compte et faire en sorte qu'il ou elle continue de compter. Parfois, pourtant, l'un ou l'autre s'évapore un peu. Il devient pointillé, flou. J'espère que dans 10 ans, il y aura peu de flou. Peu de pointillés. Je ne sais pas où je serai. A Bruxelles, je crois. Si je m'éloigne quelques temps, ce sera sans doute très loin et pas très durable. A cause des attaches, justement. Et sinon, je crois que j'aimerais avoir des enfants, dans 10 ans. Je crois... Mais pour le reste... je veux me laisser guider par la vie, profiter du chemin sans trop me fixer sur le but. C'est très "philosophie à deux balles" ce que je vais dire mais, à mon avis, on a parfois besoin de s'égarer pour se retrouver.

4. Si tu pouvais rencontrer quelqu'un demain (une personne décédée ou une personnalité connue ...) qui aimerais-tu rencontrer ?

Plein de gens et pas moyen de choisir. Tous les "dieux" de mon panthéon. Des cinéastes, des artistes, des rebelles, des idéalistes. Peu de spéculateurs boursiers, curieusement ;-) Un personnage fictif peut-être. Tiré d'Almodovar ou... non! Xavier! Xavier de l'Auberge Espagnole. Il est très banal mais très très très touchant aussi. Et je l'ai déjà dit sur mon blog: je me sens souvent un peu comme lui. Ou peut-être encore plus comme Chloé, le personnage de "Chacun cherche son chat". J'aimerais bien rencontrer Chloé. Une voisine d'immeuble qui aurait perdu son chat. Et on retrouverait ce dernier caché derrière ma cuisinière. Ce qui expliquerait les puces. Hihi. Amélie, du "Fabuleux destin" aussi. Mais elle, tout le monde aimerait la rencontrer, non?

5. J’ai donné moi-même une définition assez succincte du mot « bonheur » sur mon blog. Quelle sera la tienne ?

Le bonheur, c'est maintenant. C'est tous des petits "maintenant" isolés qu'il faut attraper avant qu'ils ne se barrent. Parfois ces instants se touchent et mis bouts à bouts forment des plus grands bonheurs. Mais jamais absolus. Je suis d'accord avec toi, Flower. Si le bonheur absolu existait, si on pouvait s'y installer, on finirait vite par s'y ennuyer. Le bonheur, en 2007, c'était, par exemple, cette plage sur laquelle j'ai osé plonger dans ses yeux, vraiment, pour la première fois. C'est juste un exemple...

jeudi, octobre 04, 2007

Les gens bourrés

Les gens bourrés au champagne ne sont pas comme les autres. Ils sont beaucoup plus... chics. Ils cassent leur verre par inadvertance et s'excusent en riant. Oh pardon! Huhuhu! Hu...
Les gens bourrés au champagne sourient béatement. Ils ont des bulles dans les yeux, dans la tête, partout. Les bulles de la Communauté française... Vous savez? Celle qui n'a d'argent pour rien, sauf pour les fêtes sans doute. Car pour les fêtes, oui... Elle régale plutôt bien...

Petite souris avide d'observation, je suis là, quelque part dans cette foule. Et je m'emplis les yeux. Que diantre fais-je ici? J'embrasse des gens, à droite, à gauche. Salut! Oui, oui, ça va et toi? Ta première s'est bien passée? et puis, je m'enfuis. J'vais chercher à boire, hein! Pour éviter le moment gênant où on n'aura plus rien à se dire... C'est snob mais ça m'amuse follement. Et puis, ce n'est pas Paris, ici. Et ce n'est pas du théâtre, non plus. C'est du cinéma. Il y a là quelque chose de plus brut. Et de plus authentique. Curieusement...

Dans le train, déjà, je m'étais assise en face de l'un d'eux. Sans le savoir. Sans le vouloir, surtout. Ah tiens salut! Situation embarrassante, qui nous a fait sourire longuement. Muettement. Il a essayé de dormir un peu, j'ai sorti mon mp3 et puis, on a fini par se parler. Ce gars, qui a terriblement l'air d'un étudiant, a une place importante au Cabinet de la ministre qui organise la fête. Je me demande... Je me demande comment il arrivé là. Mais je ne le lui demande pas. On parle boulot, et forcément passion. Lui est nettement plus blasé. Trois ans d'expérience, dans les labyrinthes politiques. On sent que ce n'est pas facile tous les jours.

Le film, ensuite, est plutôt mauvais. Mais qu'importe... C'est mon patron qui produit et j'ai dit que je serais là, alors... Je veux voir. Je veux voir à quoi ça ressemble le monde audiovisuel francophone qui fait la fête. Et finalement, c'est pas mal. Ce n'est pas mon monde mais ce n'est pas un monde hostile non plus. Petite souris perdue dans la foule, je suis une "imposteuse" qui rigole, se régale... et qui boit du champagne. Une imposteuse heureuse.

jeudi, septembre 27, 2007

En retard, toujours...

Bruxelles. Autoloze zondag.


(J'aime toujours mais...) Je ne regrette plus Paris.

Chagachagaaaaaa!

Je les nargue... Dès que je peux j'enlève chaussures, chaussettes, retrousse mes pantalons et balade mes chevilles sanguinolantes dans tout l'appart. Objectif officiel: prouver qu'il n'y en a plus, que c'est fini l'aspirateur tous les jours, la voisine qui me prend pour une toquée du ménage et la parano dès que je sens le moindre début de chatouillement sur mon épiderme. Objectif officieux: accepter qu'il en reste mais seulement quelques-unes et les apâter sur mes pieds pour les envoyer finir leur vie dans la cuvette des WC.

Le matin, j'ai adopté un rythme nouveau. Je me lève, je me gratte, je me lave, je me gratte, je m'habille, je me gratte et je quitte l'appart une demi-heure plus tard, sans avoir rien avalé. Petit déj sur la route, ça permet de tester les boulangeries du coin. La première m'a un peu déçue. A présent, je vise l'échelon supérieur, "l'éclair doré". Chaque soir, quand je rentre, il déborde de clients préparant la rupture du jeûne. C'est bon signe, je crois...

La suite de la journée est d'une légèreté plumesque. J'avale mes couques en marchant, fais signe au balayeur jongleur qui sifflote dans la rue Potagère et m'engouffre dans la bouche de métro, torride. Sourire aux lèvres. Je ne parviens pas à me lasser, de tout ça... Et peut-être même que je regretterai les puces, quand j'aurai réussi mon génocide par noyade et aspirade.

Aaaah. Monde cruel.

mercredi, septembre 19, 2007

Belgiek

Je commence à avoir des craintes pour mon pays.
Absurde Belgique du compromis qui, aujourd'hui, semble s'être enrayée.
Plus de 100 jours sans gouvernement...
Je savais que ça allait être difficile, que les urnes avaient livré un résultat bizarre.
Mais...
Je pensais qu'on s'en sortirait dans une blague, comme souvent.
Et ce ne sont pas les blagues qui ont manqué.
Un premier ministrable qui confond Marseillaise et Brabançonne.
Une liste de solutions "secrètes" qui s'étale dans les médias.
Une mise en vente de la Belgique sur eBay.
Une pétition pour son maintien.
Des pseudos accords, des non, des (madame) nee.
Des (in)formateurs, des négociateurs, des démineurs, des explorateurs...
Mais...
Je commence à avoir des craintes... Et des énervements.
Contre les politiques, les cyniques, les média-tics.
Je sais pour avoir voulu exercer ce métier que c'est excitant, d'envenimer les choses.
Les catastrophes et les ruptures, les craintes et les crises, tout ce qui change de la routine est journalistiquement beau.
Je me souviens d'un certain 11 mars, à Madrid. Je m'en souviens bien même si je n'y étais pas... A Bruxelles, ce jour-là, au 11e étage d'un bâtiment universitaire, quelques jeunes gens s'entraînaient à devenir journalistes. J'étais de ceux-là.
Je me souviens qu'on avait déjà fait la réunion de rédaction quand il a fallu tout chambouler parce que des gens étaient morts en Espagne.
Je me souviens de l'égarement, du choc.
Je me souviens aussi de l'adrénaline.
Je sais, pour avoir voulu exercer ce métier, que c'est excitant, ce qui va mal.
Mais...
Au-delà des exagérations que je relève dans les médias, je commence de mon côté à avoir des craintes.
Pour mon pays.

lundi, septembre 10, 2007

Avant elles...

Alors voilà? C'est si simple que ça? J'ai déclenché deux fois l'alarme du bâtiment entier et personne n'a rien dit? Personne ne sait???

Bah...

On aurait tort de s'angoisser, parfois...

C'est que j'aurais pu me dénoncer, quand même! Appeler la police, leur dire que c'était juste moi, pas grave, que je cambriolais simplement mon bureau... Sauf qu'il y a eu les puces et que, finalement, l'alarme, j'étais moi même pas loin de l'oublier. Comme tout le monde... Tout le monde se fout éperdument de ce truc. Mais ça sonne. Absurde! Et mes chevilles me démangent.

Mon ventre est boursouflé. J'crois que j'ai la rougeole...

Ou la gale?

Ca ressemble à quoi la gale? Ca chatouille?

Moins que les puces, sûrement... Tout chatouille moins que les puces. Pourtant, faut pas croire, c'est vachement mignon, ces bêtes-là. Minuscules. Sautant de joie en tous sens quand elles vous voient. Bien plus sympas que les araignées. Jamais on ne les croirait capable de faire ça. Et pourtant... Elles le font. Avec une voracité et un talent qui fascinent. Voire un certain sens de la symétrie. Un bouton sur chaque auriculaire. Deux sur les paumes. Un dessin savamment construit autour des chevilles. Puis des points distillés sur toute la jambe. Impossibles à compter.
Saletés!

N'empêche... Elles me remettent à ma place, ces pestes. Tantôt, j'ai pris la rue Potagère et la rue Traversière pour rentrer. C'est moins long et pas plus mal que par la rue Saint-Alphonse. Mais j'ai réalisé que je ratais la maison de Li., Lu., W. et C. et j'ai souri. Leur "place à vélo" dessinée devant la porte, leurs soirées merveilleuses, sans rideau, offertes au regard du passant curieux... Tantôt, j'ai flâné sous un soleil d'automne... Et j'ai pensé. "S'il n'y avait pas ces puces, je serais parfaitement heureuse."

Avant elles, je ne me disais pas ça...

lundi, septembre 03, 2007

Les lumières de la ville

Alors, voilà... Il n'y aura plus d'hiver... C'est vrai... Sauf que cette année, c'est l'été qui nous a fait faux bond. J'ai un peu hésité, ce matin, à sortir mon gros pull. Mais il faut se faire une raison. Pâle septembre fait ses premières armes et, avec lui, les écharpes, les filles emmitoufflés dans des cols roulés et quelques garçons, plus rares. Alors non... Il n'y aura sans doute plus d'hiver. Un jour... Mais en 2007, nous n'avons pas eu d'été.

Etrange année! Indéfinissable. Que j'aime pourtant profondément. Tout a changé. Sauf une chose, peut-être: comme les enfants, je repousse l'heure du coucher. Encore. Toujours. Mais je ne suis plus une enfant. Je l'étais peut-être encore un peu en 2006, à la même époque. Aujourd'hui, c'est fini. Je mange des petits fours au milieu des producteurs de cinéma. Je bourre mes week-end de "trucs à faire (lui...) que je n'ai pas le temps d'envisager pendant la semaine". Et de la fenêtre de mon appart -"Mon" appart! Celui qui, la semaine dernière, était encore celui de D.!- je vois des images merveilleuses.

Comme ça.

Ou ça...


J'accepte comme normales des choses qui, hier encore, ne l'étaient pas du tout. Elles ne le sont pas plus aujourd'hui. Mais j'ai grandi, et je suppose que c'est bien...

dimanche, août 26, 2007

L'heure blanche

C'est l'heure où les rues de la ville sont comme éteintes malgré les réverbères qui continuent pâlement d'éclairer les débris de la nuit. L'heure où les bouteille sont devenues cadavres et ceux qui les ont bues, zombis. L'heure des regards fuyants, du corps qui crie sommeil et des âmes en peine, qui rasent les murs. Celle où, quand on croise quelqu'un qui invite à prendre un verre, on s'enfuit... prétextant qu'on n'a "pas l'temps", sans mentir vraiment puisqu'on a rendez-vous avec son lit.

C'est l'heure blanche. Une heure que je n'avais plus connue depuis longtemps...

Paris et les premiers métros qui me ramenaient à la Cité U. Parfois. Je crois que ça date de là... A Bruxelles, les lits qui m'accueillent à l'aube sont souvent situés au centre ville. Du coup, je n'ai pas à sortir et je ne connais pas, tout ça... Louise, le samedi matin, quand les gens s'agglutinent sur le quai en attendant 6h05. Le monde! C'est le monde qui surprend d'abord. Quand on vient de la ville vide, vidée, presque morte, et qu'on débarque dans la station, persuadée - là réside l'erreur fatale - de ne croiser qu'un pelé, deux tondus, l'un ou l'autre noctambule, le pauvre travailleur du matin et c'est tout, on se prend le monde comme une giffle. Louise, le samedi, 6h, c'est un peu le rendez-vous ultime, l'endroit où se retrouvent tous les vaillants qui sont encore debouts. Commence alors la phase d'observation et de questionnement. Où va-t-on appuyer son petit corps meurtri pour lui permettre de tenir jusqu'à l'arrivée du métro? Entre la bande de jeunes en shorts et chemises hawaïennes, les vieux saoûlots qui affichent leurs cernes, les gens apparemment clean et ceux qui ont du mal, affalés, couchés, la tête dans les mains, on a intérêt à bien choisir son voisin (éviter, en particulier, celui qui risque de vous vomir dessus... C'est particulièrement important quand votre propre estomac a déjà un peu de mal avec le Quick que vous lui avez imposé quelques heures plus tôt)

Si l'heure blanche ramène chez eux bon nombre de gens heureux, emballés par la nuit qu'ils viennent de passer, ravis d'avoir tenus si longtemps, elle n'en laisse résolument rien paraître. Car elle est fatiguée, l'heure blanche. Fatiguée et triste. La nuit donne son dernier assaut avant que l'aube, brumeuse, ne s'empare de la ville. Assaut désespéré et vain, qui expire en larmes: la nuit pleure, de mourir si vite.

Que faisais-je, moi, excatement, dans tout ça? A vrai dire, je ne sais pas... Pas plus que je ne sais comment ça a fini, à quel moment l'aube a gagné sur la nuit ni même comment j'ai fait pour garder les yeux ouverts jusqu'à l'arrivée du métro. Je ne sais plus si cette heure, qui était une vraie heure avec soixante vraies minutes, m'a semblée longue ou courte, si j'en ai souffert ou joui, si j'ai eu peur, un moment, de ne jamais retrouver le chemin de mon lit. Ne me reste, en fait, qu'une certitude: au moment de m'écrouler dans mes plumes j'avais la satisfaction non seulement d'avoir passé une nuit d'enfer mais celle, aussi, d'avoir connu, et maîtrisé, l'heure blanche. Délicieux!

vendredi, août 17, 2007

Angoisses politiques

Je viens de croiser un sosie de Didier Reynders dans l'avenue Louise et, à mon grand désespoir, il avait l'air sympa.

J'me console en me disant que c'était sûrement pas lui...

dimanche, août 05, 2007

Ne pas avoir la nostalgie comme unique contenu

Ce matin, pendant que le Dow Jones, le CAC 40 et le Bel 20 perdaient des pourcents et que l'humanité insouciante (+ les vaches! N'oublions pas les vaches!) continuait de rejeter allègrement des tonnes de CO2 dans l'atmosphère, il m'est arrivé un drôle de truc: j'ai rencontré mon double!

Ca s'est passé à Arts-Lois. Elle était assise tout au fond de la station, précisément à l'endroit où j'avais prévu, moi, d'aller tuer les 4 minutes qui me séparaient de l'arrivée de mon métro. Sa petite silouhette, de loin, me rappelait vaguement quelqu'un mais j'aurais été proprement incapable de décider qui. Ce n'est qu'en m'approchant que j'ai constaté qu'elle croisait les bras comme moi et arborait des fringues, une coiffure, une attitude qui auraient tout aussi bien pu être miennes. Ca a brutalement refroidi mon désir de m'asseoir sur ce banc, là-bas, à côté d'elle. Parce que bon... ce n'est pas tous les jours qu'on se croise dans les couloirs de métro. Ca a quelque chose d'étrange et de vaguement intimidant. Alors, j'ai tourné un peu en rond, cherchant à découvrir la nature exacte des marques humides sur le sol et hésitant entre le sang, la bave et le vomi jusqu'à l'arrivée de mon métro.

Mon double, qu'entre temps j'avais un peu oublié, s'est alors levé et nous nous sommes retrouvées nez-à-nez. J'ai cherché son regard avec une pointe d'appréhension - proprement inutile, l'appréhension, puisque je semblais l'intéresser à peu près autant qu'une limace sur un trottoir, qu'on ne voit que parce qu'on veut s'éviter la sensation glauque de l'écrasement de mollusque. J'ai été fascinée de ne rien y trouver de familier. Ce n'était pas J., de journalisme, à qui elle m'avait fait penser l'espace d'un instant, ni personne de l'école, ni C., que j'ai vue quelques fois en concert. Non... rien... Si ce n'est moi! On est entrées dans le même wagon, descendues à la même station et quand j'ai vu qu'elle fouillait son sac à la recherche de ses clés de voiture, dans l'escalator, j'ai vraiment halluciné.

Elle a filé dans son auto bleue, j'ai récupéré la mienne, rouge, et c'est tout... Je l'ai regardée partir, les écouteurs vissés sur les oreilles, tandis que j'enlevais les miens. Et... C'est tout... Après, j'ai passé le reste de la journée à tenter de récupérer d'une innénarable séance de critique ciné nocturne, constaté que le dafalgan à avaler ressemblait vachement à une pillule d'extasy, eu très envie de me remettre à écrire, comme à chaque fois que je vois M., et beaucoup souri, à l'idée que mon double existe quelque part et qu'elle s'ignore complètement. Huhuhu. C'est dingue!

samedi, août 04, 2007

Adulescente

J'ai décidé de grandir. Ca m'a pris comme ça...
J'avais passé la matinée à traînasser, à grignotter, à me laver. Puis j'avais fini sur le net, à surfer sur les blogs de ses amis. Avide, je suis dans ces cas-là. Et pas peu fière. Parce que je les débusque toute seule, les blogs. Au feeling. Il suffit de bien choisir les mots à taper sur Google et ça marche. Trop chouette! Lui, évidemment, il ne le sait pas. Personne ne le sait. J'agis en cachette, dans ces moments-là, comme une cambrioleuse tapie dans l'ombre. Je me fais voleuse de mots et d'émotions. Un jour, sans doute, lui aussi se retrouvera ici. S'il est curieux, il finira par savoir... Alors, il me trouvera comme je suis, adolescente attardée qui se regarde le nombril. Moui...
Mais c'est fini, tout ça. Fini! Parce que j'ai décidé de grandir...
A partir de demain, je vous parle des fluctuations de la bourse et du réchauffement climatique.
Qu'on se le dise!
(Sisi, j'y crois...)

samedi, juillet 28, 2007

Reviendra le matin où, la mine légère, On mangeait des tartines...

L'ascenseur était bien rempli ce jour-là. Beaucoup de candidats pour le "bas de la ville"... J'ai ri intérieurement en observant mes compagnons de route. Sourires et regards sympas, un peu gênés par la promiscuité forcée. "En apesanteur" dans cette cage de verre... Qu'arriverait-il si elle se bloquait en chemin? Je n'ai pas eu le temps d'élaborer des hypothèses... La machine nous a déversés sur la place et j'ai réalisé que, pour une fois, cet ascenseur ne me menait pas chez toi. J'allais emprunter ta rue, jeter un coup d'oeil à la sonnette, en passant, et continuer... sans même y penser.

Le soleil avait brillé toute la journée mais, à cette heure-là, ce n'était déjà plus qu'un vague souvenir. Un amoncellement de nuages gris s'était formé au-dessus de Bruxelles, menaçant, comme à peu près tous les jours depuis des mois. Et quand la pluie s'est mise à tomber, en grosses gouttes orageuses, je ne sais pas pourquoi, j'ai brusquement pensé à toi... A ce jour, assez lointain et un peu moche, où je te croiserais par hasard, près du Parc Royal. De loin, même sans lunettes, je reconnaîtrais ta démarche et, sans vraiment comprendre pourquoi, tenterais de me planquer derrière un arbre, de rebrousser chemin, de fuir. Mais tes yeux croiseraient les miens et tu me sourirais. Oui... Tu me sourirais... Un peu tristement mais quand même. Sincèrement. Et il y aurait dans ton regard quelque chose de fraternel qui me ferait mal. Parce que moi, en t'embrassant sur la joue, je ne pourrais m'empêcher de penser au temps où cette fraternité n'existait pas entre nous, ou alors si mais bizarre, incestueuse. Tu me demanderais un peu gêné ce que je deviens et j'aurais du mal à te répondre. Je bafouillerais que c'est toujours pareil, que rien n'a vraiment changé, que j'essaye vaguement d'écrire et j'aurais du mal à retenir une larme, au coin de l'oeil droit, parce que je me rendrais compte, en le disant, que c'est vrai, tout ça. Que je n'avance pas... Alors, tu serais parfait. Tu m'embrasserais sur la tempe et me chuchotterais que j'y arriverai, un jour, que tu en es persuadé. Puis on s'empêtrerait dans un silence gêné. Je n'oserais pas prendre des nouvelles de ta vie, de peur que tu ne me parles de tes enfants, imaginaires ou réels, ceux qui étaient aussi les miens, des années plus tôt, et que j'avais abandonnés en renonçant à toi. Parce que j'étais jeune et pleine de doutes. Un peu insatisfaite. Maladroite. En quête d'absolu... Pour en finir, je prétexterais un rendez-vous. Espérerais que tu imagines un amant. Te promettrais de t'appeler. Et pleurerais sûrement, après t'avoir quitté. Oui... Sûrement, je pleurerais...

Quand il a cessé de pleuvoir, je dégoulinais littéralement. J'ai pris le métro où les gens secs, en me voyant, prenaient peur à l'idée de sortir. Mais moi, j'étais loin. Quelque part entre une forme de nostalgie et une irrésistible envie de me blottir dans tes bras. Souriant tristement. Mais souriant. Quand même...

lundi, juillet 16, 2007

Chroniques de la vie active

Deux semaines. Trois, dans quatre jours. Et à mesure que s'accumulent les heures de bureau, gonfle ma collection d'anecdotes de métro. C'est beau les transports en commun, quand même! Si, si, je suis sérieuse. Non, non, je n'ai pas oublié que les transports bruxellois, c'est la STIB et que la STIB, c'est bien connu, fonctionne par lois de frustration universelle (de type: quand tu rates un métro/tram/bus passé trop tôt, à tous les coups, le suivant arrive en retard) Mais qu'importent, finalement, les retards, les contacts prolongés, en station debout-écrasée, avec d'autres usagers* suants ou les "horaires de vacances" franchement light. Je prends conscience de la chance du sans-voiture qui, chaque matin et chaque soir, prends, dans le métro, un grand bain forcé de société. Il ramasse des conversations, attrape des gestes, glâne des sourires que l'homme des embouteillages ne connaîtra jamais. C'est tantôt tragique, tantôt drôle, tantôt touchant, dérangeant ou insignifiant. Ca dépend...

Ce matin, j'ai vu s'écrire une carte postale pour camp scout. Vite, vite, sur les genoux, avant d'entamer la lecture du livre hebdomadaire. Et la signature, double, "maman" et "papa", émanait d'une seule et même personne. J'ai vu mourir un doudou, aussi, sur des rails de métro. La mère effarée et le bambin rieur, inconscient des conséquences de la scène. Et puis, il arrive qu'au milieu des visages inconnus se glissent quelques traits familiers, qu'on n'attendait pas. T. l'autre jour. Assis face à moi. Nos yeux se rencontrent et quelque chose passe sur nos visages. Je le reconnais. Je pense que lui aussi. Seulement, il est loin, le temps où nous partagions les mêmes bancs d'école. Nous savons que nous n'avons rien à nous dire, rien qui ne sente le forcé, l'artificiel, le "oh, tiens, mais qu'est-ce que tu deviens???" Alors, nous nous taisons. D'un commun accord tacite. Regards curieux et coups d'oeil à la dérobée: je joue un peu. Je revois le gamin, 12, 13 ans, à peine sorti de l'enfance. Rigolo et sensible. Insignifiant à mes yeux, parce qu'éclipsé par plus beau que lui, plus lumineux, plus proche de moi. Et pourtant... Arts-Lois. Nous prenons le même chemin. Il est grand et plutôt pas mal, aujourd'hui. Nous avons des souvenirs en commun. Cette idée m'attendrit. Louise. Je m'efface pour le laisser à sa vie. Et je reprends la mienne. Le chemin du boulot. Le 94. La foule encore un peu plus compacte. D'autres visages, d'autres yeux, d'autres solitudes, d'autres sourires. Y a pas à dire... C'est beau, les transports en commun.

* Quand je bossais comme stagiaire dans le journal régional et que la STIB faisait grève tous les trois jours, en moyenne, le photographe avec qui je travaillais avait téléchargé ses photos sur le réseau de la rédaction et les avait légendées comme suit: "usagés de la STIB". J'adore!

jeudi, juillet 12, 2007

Life on Mars?

Envies d'écrire ici. De parler du métro et de la pluie qui fait fondre les gens. De ma bulle d'espoirs. De mes rêves de ciné. Et des roses qui dorment dans un bocal, quelque part, en ville.
Envies...
Pas le temps...
Je ne suis jamais loin, cependant.

samedi, juillet 07, 2007

Je suis un imposteur (une imposteuse? impostrice?)

Le matin s'étire et me laisse un goût de sommeil au fond des yeux. C'est ma première "grasse mat'" en dix jours. Je me suis levée à 9h20. Il fut un temps où j'aurais trouvé ça tôt... Ces derniers jours ont tourbilloné trop vite pour que je puisse les fixer ici. Finie l'attente. Finis les "je ne sais pas si j'ai envie de changer". Juillet a pointé son nez sans me demander mon avis. Et je l'accueille à bras ouverts.

Hier: douze étoiles jaunes sur un drapeau bleu. Un atelier européen au bâtiment Albert Brochette. Euh... Pardon... "Borschette". Et mon nom sur un badge. Le premier pour l'UPFF. Par moments, encore, je dois lutter contre ce sentiment d'imposture qui ne m'est pas étranger (je triche, là, non? Qu'ai-je fait au juste pour arriver précisément à l'endroit où j'ai toujours rêvé d'être?) Mais ça me passe. Doucement... Et quand M. m'appelle pour me demander comment je vais, je m'efforce d'oublier que c'est une des plus grandes réalisatrices de ce pays... Et lui réponds en riant.

Hier: fin d'une semaine surréalistement douce. Inoubliable. Je faisais des sourires au ciel, qui redevient bleu, quand, à l'entrée du métro, un type m'a tendu un dépliant. Je l'ai accepté, par compassion pour lui, persuadée que je le jeterais dans la première poubelle venue. Mais quelque chose a attiré mon attention. Free food/Gratis eten. J'ai dû me frotter les yeux, relire (c'est pas traduit dans ma langue alors, vous comprenez...). Je me suis retournée pour regarder le distributeur: un gars tout ce qu'il y a de plus normal. C'est dingue, non? Quel intérêt peuvent-ils bien avoir à organiser des fêtes en ville où la bouffe est gratuite?

Et merde...
Voilà que je raisonne en parfaite petite capitaliste!

Et sinon, des images glânées...

Thank you for smoking.
Pas que je trouve ça bien mais euh... Ca change un peu de ce qu'on a l'habitude de voir.

Quand j'vous dis qu'il y a pleeeeeein d'escargots par chez moi.
Et ils s'étonnent que je leur marche dessus. Grmpf.

vendredi, juin 29, 2007

C'est un hasard si mes mains tremblent

Juin et mes doutes s'effilochent... Je m'envole. Ca y est... Il m'a fallu le temps mais ça y est: je suis prête. (Je crois) Je n'ai plus qu'à fermer les yeux. Respirer. M'élancer. Pour une fois, je n'ai pas peur. Plus peur. Ou pas encore. Ce week-end: des souvenirs à retrouver et d'autres à inventer, dans Paris. Lundi, de nouveaux collègues. Mardi, l'inconnu. Je ne sais pas où je vais. Mais j'y vais.

mardi, juin 26, 2007

Bang Bang My baby shot me down


J'ai dénombré dix escargots sur les cinq cent mètres qui séparent l'arrêt de tram de mon lit. Ce temps merdeux a quand même le mérite de faire quelques heureux. Moi, j'ai regardé mes pieds tout le temps, de peur de les écraser. Regarder mes pieds. Parfois, c'est tout ce que je sais faire... Hier, j'étais assaillies de questions sur J. et je retrouvais avec un certain plaisir mes vieux démons enfouis. Timidité, doutes, angoisses, envie de disparaître. M'envoler. Loin. Je les aime bien, ces gens, mais je n'aurais pas dû être là, hier... Je doute suffisamment comme ça.


Mon dossier photos de juin est vide. Purement et simplement. Alors, je pompe sur celui de mai. Et je me pose des questions. Ami, amant. C'est quoi la différence? Vous savez, vous? Moi pas. J'ai jamais su. (Et, s'il vous plaît, ne me parlez pas du désir parce qu'on sait tous que c'est loin d'être aussi évident. On peut désirer un inconnu ou un sale type. Alors, pourquoi pas un ami?)

mardi, juin 19, 2007

Ceci n'est pas un post (euh... en fait, si)

Lundi, 19h, sortie du métro. Il s'est caché derrière les présentoires de journaux gratuits. Il espère la surprendre. Mais elle l'a vu... Elle s'approche à pas de loups de sa cachette et c'est finalement elle qui gagne le jeu de la surprise. "Ahaa! J't'ai vu!" Il sursaute, ils rient. Ensuite, je ne sais pas. J'imagine qu'ils s'embrassent. Mais je suis déjà loin.

Je sors d'une longue journée, où j'ai fait Vilvorde et Bruxelles, la périphérie et le centre, la Flandre et l'union des producteurs de films francophones. J'ai un peu sué, beaucoup pensé, philosophé sur les banlieues (Vilvorde, Wezembeek, Saint-Denis, si différentes et toutes pareilles. Emplies d'un insupportable néant. Ce n'est rien, la banlieue. Rien d'autre qu'un lieu en souffrance, snob ou crade, ça dépend, mais toujours creux, vidé par la présence magnétique de la vraie ville, juste à côté, trop à côté) et appris quelques mots. Wachtuitkeringen pour allocations d'attente. Attente comme celle qui caractérise ce mois de juin, riche en promesses mais calé sur "pause".

J'ai pris le train aussi. Le train d'Anvers. Celui qui passe juste au-dessus de la rue d'Aerschot et offre une vue plongeante sur les magasins de barbies très peu vêtues. C'est pas nouveau mais, chaque fois, c'est pareil: voir ces corps bouger en vitrine ça me fait bizarre. Bizarre aussi de regarder les hommes qui s'arrêtent pour les détailler. Bizarre enfin de croiser, une rue plus loin, le regard d'une femme voilée dont les centimètres de peau visible peuvent se compter sur les doigts d'une main. Bizarre... Surréaliste... Comme ce pays.

Plus tard, il y a eu l'ordinateur, les poivrons farcis et les mots murmurés aux terrasses des cafés. Et puis cette voiture qui n'arrêtait plus de tourner autour du rond-point. Plus tard, le surréalisme est devenu touchant. Précieux. Et c'était bien.

jeudi, juin 14, 2007

Orages

Y a du pollen dans l'air. Je me frotte les yeux depuis hier. Et la migraine s'efface. Doucement. Ca vous passionne pas, hein, la politique belge? Porky Pig tout sourire qui entame ses consultations gouvernementales. La réforme fiscale qu'on va se prendre dans la gueule. Le "toujours plus de Flandre" dont le Nord du pays semble s'être fait une religion (catholique, sans doute, à l'image de ceux qu'ils élisent). Non... Ca vous passionne pas. Et Dieu que j'vous comprends! Ca passionne personne...

Orages de fin de journée. An Pierlé dans les oreilles. Par la fenêtre embuée, je regarde mon pays couler. Une petite voiture est restée sur la table de la terrasse. A présent, elle nage plus qu'elle ne roule. Ca faisait longtemps qu'on attendait que ça tombe, à vrai dire. Longtemps que ça guettait. Hier, pourtant, j'ai cru un moment que c'était l'été. Quand mes yeux bouffaient la ville et la vie, comme si c'était la première fois. Comme si je connaissais pas, tout ça. La rue des six jeunes hommes, the OC, ses baisers, le parc d'Egmont, le cinéma. Hier, le nouveau, l'ancien, tout était bien. Et pourtant, quelque part, au milieu de ce tumulte, j'ai senti qu'ils étaient toujours là. Les vides, les creux, les pointillés à compléter.

Y a quelques minutes, j'ai lu dans un magazine télé que les tueurs en série étaient des gens qui se sentaient "menacés du néant", des gens "que sidère l'effroyable silence de leur moi", des gens souffrant d'une "angoisse de morcellement si terrible qu'elle les laisse cois". J'ai pensé que ça pouvait (presque) être moi...

lundi, juin 11, 2007

Ouille

La politique n'est décidément pas chose facile... Là, par exemple, si j'examine mon coeur citoyen en ce lendemain de veille, je tombe nez-à-nez avec un arc-en-ciel. Impossible de décider si, dans les prochaines années, il fera moche ou joli sur le plat pays.

Soleil, pluie? Pluie, soleil?

Soleil...
Une belle surprise. Depuis que je vote, c'est toujours pour les mêmes et depuis que je vote, ils sont toujours perdants, parfois méchamment (il y a 4 ans... Rien que d'y penser, ça me déprime) Aujourd'hui, ils remontent et font 5% de plus qu'annoncé dans les sondages les plus prometteurs. Vuuuu!


Pluie...
Malheureusement, les autres enseignements tirés des urnes me plaisent nettement moins: les libéraux, première famille politique du pays (le "club des amis de Nicolas", Porky-Reynders-Pig (photo, y a juste le noeud pap rouge qui fait tache...) en tête... Arg!), le Premier Leterme qui pavoise déjà (au secours!) et la gauche flamande qui s'effondre (iiiik: SP.A + Groen! = 22%, les gars va falloir que vous m'expliquiez, hein! Parce que moi, voir que le CD&V-NVA, le VB et la lijst Dedecker font 55%, à trois, ça me fait pleurer...)

Bref, on verra... Mais, en attendant, j'ai un peu peur (oui, encore... Je sais, j'exagère, en ce moment. Promis, j'essaye d'arrêter!)

samedi, juin 09, 2007

Sur les toits de Paris, c'est là que je finis mes nuits

Ce matin, le sol s'était couvert d'humidité et je me suis demandée comment m'habiller. C'est comme ça depuis un bon mois. Comme si le temps ne parvenait pas à se décider. Lourd. Grisonnant. Incertain. Il attend de voir. Un peu comme moi...

Plus tard, j'ai mis un certain temps à me rendre compte que je me baladais avec un tract du MR et à vouloir m'en débarasser, vite. J'étais avec lui, avec ses doigts de pianiste, avec son souffle court, avec sa joue qui pique. Nos soirées m'empêchent de penser à demain. Et je crois que c'est bien. Parce que demain ne sera pas comme aujourd'hui, et encore moins comme hier. Je le sais. Et j'ai beau me dire qu'il n'y a rien à craindre, que ce sera bien, sûrement, voire mieux, que je serais stupide, idiote, incorrigible de me mettre à flipper maintenant... il m'arrive encore... parfois... d'avoir (un peu)... peur...

Mieux vaut tard que jamais...

Elle et lui m’y ont tous les deux invitée. J’ai promis. Je n’ai rien fait. Je n’étais pas sûre de pouvoir répondre, de me souvenir de mes grandes émotions littéraires, même si elles ont été nombreuses et fortes. J’avais peur que les films ne veuillent prendre le dessus, à cause de ma passion dévorante à leur égard. Mais finalement, voilà : j’ai répondu (presque) dans les règles. Et je me rends compte que je suis très, très loin d’avoir cité toutes mes émotions de lectrice… Je passe donc à mon tour la chaîne à d’autres mais qu’ils n’hésitent pas à la transformer au gré de leurs envies. Connaître vos émotions cinématographiques, musicales, esthétiques, politiques, humoristiques m’intéresse aussi beaucoup, beaucoup.

Les quatre livres de mon enfance
- Les petits nains à l’école
(ça, c’est la toute petite enfance... D’ailleurs, ce n’est pas moi qui le lisais mais mes pauvres parents, frère, sœur. Je connaissais le texte par cœur et ne tolérais aucun écart de mot, aucun sautage de phrase, bref, j’étais chiante…)
- Compte les étoiles de Lois Lowry
(mon premier livre sur la shoah. Plein d’émotion)
- E=MC2 mon amour, Patrick Cauvin
(mon premier grand livre « romantique », passé par une copine, complice des premiers émois amoureux. Les héros avaient exactement mon âge, 11 ans, et ça me plaisait beaucoup)
- Le passeur, encore de Lois Lowry
(en route pour l’adolescence, ma première « anti-utopie ». Après, il y aura Huxley, Orwell et beaucoup d’autres)

Les quatre livres de mon adolescence
- La nuit des temps, Barjavel
(on est tous pareils!)
- 1984, George Orwell
- La vie interdite, Didier Van Cauwelaert
(entre autres livres de cet auteur, très lié à mon adolescence)
- La trilogie des fourmis, Bernard Werber
(entre autres livres de cet auteur, très lié à mon adolescence aussi :))
+ de nombreux Amélie Nothomb
(que je comprends qu’on puisse détester mais que, de mon côté, je continue de lire avec un certain plaisir)

Les quatre prochains livres sur ma liste
- La course au mouton sauvage, Haruki Murakami
(celui-là (dont j’aime le titre) ou un autre, parce que mon deuxième Murakami, Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil m’a plu presque autant que le premier, Les amants du Spoutnik, et que cet auteur est entré dans mon cœur)
- Emma, Jane Austen
(ça fait près d’un an que je l’ai. J’ai très envie de le lire. J’ai juste… pas trouvé le temps (vous y croyez, vous ?))
- Océan mer d’Alessandro Baricco
(pire qu’Emma, je l’ai depuis un an et demi !)
- Chroniques de San Fransisco, volume 5 : D’un bord à l’autre, Armistead Maupin
(Si vous cherchez de la grande littérature, je vous le dis tout net : ce n’en est pas ! Mais c’est tellement chouette à lire !)

Les quatre écrivains que je lirai et relirai encore
- Murakami
(vraiment touchant…)
- Baricco
(lui aussi…)
- Paul Auster
(même si je ne peux pas dire que je sois conquise. Simplement, il m’intrigue)
- Pennac
(pour son plaisir d’écrire, si communicatif)

Les quatre auteurs que je n'achèterai ou n'emprunterai plus
- Dan Brown
(parce que bon… Da Vinci Code volume 8, euh… non, quoi)
- Marc Lévy
(c’est pas très cool, ce que je dis là car, j’avoue, je n’ai jamais rien de lu de lui mais j’y peux rien, j’ai pas du tout mais alors pas DU TOUT envie)
- Frédéric Beigbeder
(lui, c’est pire : sa simple évocation me donne des boutons)
- Et, dans un tout autre genre, Balzac aussi
(même si, il y a quelques mois, j’ai vu au théâtre une pièce intitulée Mémoires de deux jeunes mariées. C’était du Balzac. Et c’était vraiment bien)

Les quatre livres que j'emporterais sur une île déserte
- D’amour et d’ombre, Isabel Allende
- Soie, Baricco
- L’Antigone de Bauchau
- EDIT: J'oubliais Une femme d'Anne Delbée!
(ou ma découverte passionnée du destin de Camille Claudel)
- Et sans doute La nuit des temps ou 1984, pour me souvenir de l’adolescente que j’étais

Les 4*4 derniers mots d'un de mes livres préférés
(c’est quoi 4*4 à part une voiture anti-écologique ?)
Ici, j’aimerais vraiment citer l’Antigone de Bauchau. Mais je ne l’ai pas. On me l’avait prêtée. Quelqu’un peut m'aider ?
A défaut, je citerai Allende, ou plutôt sa traduction:
« Dans la lumière dorée du petit matin, ils s’arrêtèrent pour contempler une dernière fois leur terre natale.
- Nous reviendrons ? murmura Irène.
- Nous reviendrons, répondit Fransisco.
Deux mots qui, au long des années, n’allaient plu cesser d’orienter leurs destins : nous reviendrons, nous reviendrons… » (D’amour et d’ombre)

Les quatre personnes à qui je refile le truc
Ca devient difficile de faire suivre cette chaîne. Elle est partout. Sauf peut-être (mais il est possible que je l’y ai manquée) sur les « nouveaux blogs » de mon univers, à savoir Gwen, Lucie, Mickaël et K. Donc, ça tombe sur vous, les gars (sans obligation, bien sûr) et ça tombe plutôt bien, parce que je ne demande qu’à mieux vous connaître, à travers vos lectures (ou vos images, vos sons, ce que vous avez envie de dévoiler)
Sinon, (on peut toujours rêver) mes ex-compagnons d’aquarium, aussi ! Tous les trois. Le Deadfish est mort. Mais pas vous, si ?

mardi, juin 05, 2007

J'aime, j'aime la vie

Hier, je souriais en allant à l'entretien d'embauche. Ce n'est pas normal. Personne ne sourit en allant au casse-pipe, surtout pas moi. Je suis censée être quelqu'un de flippé, en principe! Mais non... Hier, je souriais.

M. est arrivée légèrement en retard. Juste le temps de me permettre de rêver en suivant la construction d'un somptueux casting, dans la pièce à côté. Elle m'a saluée avec une chaleur que je n'attendais pas d'elle. Oubliés la poignée de main rigide et le "bien à vous" qui conclut ses mails. Bienvenue dans le monde merveilleux des producteurs belges! P. a dû terminer deux, trois coups de fil avant de venir me chercher, quelques minutes plus tard, nettement moins impressionnant que dans mes souvenirs. (La chemise turquoise, déjà, ça rassure méchamment, je trouve...) Et puis, je n'ai plus très bien compris ce qui m'arrivait. Je les ai écoutés me raconter leur monde, bordélique, passionné, j'ai regardé leurs cendriers respectifs se remplir à une vitesse dingue. Et j'ai souri... Je me suis sentie comme Xavier, en "entretien de colocation" dans l'Auberge Espagnol (je me sens souvent comme Xavier, dans ma vie quotidienne, moi. Un jour, il faudra que je consulte, pour ça, non?) J'ai voulu ce job... et je crois que je l'ai eu.

Dans l'ascenseur, j'ai dû me retenir pour ne pas faire des petits bonds dans tous les sens (noyer son bonheur dans un blocage d'ascenseur, c'est con...) puis, j'ai parcouru les rues, en transe. Je n'ai même pas eu de mal à traverser la place Liedts, c'est dire! Mon sourire indécollable, que j'essayais de ravaler régulièrement, par soucis de décence, m'a valu de nombreux "bonjour mademoiselle" et même un "Euh... Puis-je vous inviter à déjeuner avec nous?" C'est le quartier qui veut ça. Là-bas, on dit bonjour aux gens (et on les drague aussi un peu... mais rien de bien méchant). Quand je pense que j'ai traîné mon appareil photo dans ces rues-là pendant un an et que j'y ai presque plus mis les pieds depuis... c'est dommage (comment ai-je pu vivre sans les frites du snack kitsch au fond de la place, déjà?) Du coin de l'oeil, je remarque les affiches électorales, "communautaires", ultra présentes. Le CDh est partout, le PS aussi et il y a quelques MR isolés. Mais d'Ecolo, je ne vois aucune trace. Je comprends... Moi même, ils ont du mal à me convaincre, parfois. Alors, je me souviens que le "développement durable" est la seule politique qui tienne la route pour moi. Et j'me dis qu'un jour, les gens comprendront... (mais ce 10 juin, non... j'crois pas)

C'est dingue, quand même, de penser qu'il y a deux mois, j'écrivais ceci. A présent que je fais les compte, j'me dis "copain: ok", "boulot: très bientôt" et "appart: cet été". Je vais démesurément bien... mais j'ai toujours mal aux autres. (Cette fille, au téléphone, qui demande à son interlocuteur, en sanglotant, si c'est tout ce qu'il trouve à lui dire, ces étudiants qui révisent dans le métro, ces mômes qui pleurent, ces parents fatigués, ... Il m'arrive de me dire que j'ai peut-être un peu trop de chance, moi, en c'moment)

vendredi, juin 01, 2007

Edit

Et un petit post "technique" pour dire que j'ai enfin mis à jour mes liens. Quand vous voudrez découvrir de beaux univers, dans vos moments d'ennuis, allez donc faire des petits tours chez ces chouettes, chouettes gens, référencés dans la liste à droite. Vous ne le regretterez pas.

Il n'y a pas de hasard, juste des rendez-vous

J'avais répondu à ce concours un peu par hasard, sans trop y croire. J'ai gagné de la même façon. Sans vraiment comprendre...

Mais ce 24 mai, en montant dans l'avion qui s'envolait pour Cannes, j'ai eu la nette impression d'avoir rendez-vous avec le destin. Mon destin.

Passées les premières minutes d'éblouissement, je suis retombée sur mes pattes. J'ai su qu'un jour cette plage serait la mienne et que j'y donnerais d'époustouflantes soirées jet set dont le monde entier parlerait pendant des années.

J'ai su qu'un jour, ces gens travailleraient pour moi. Que non seulement ils nettoyeraient le tapis cannois avant chacune de mes apparitions mais qu'il ferait de même chez moi, sur les mètres de moquette rouge que j'aurai fait installer dans mes nombreux chateaux.

J'ai su que les fans seraient collants comme du sparadrap, qu'ils me voleraient mes sous-vêtements, s'arracheraient mes photos paparazzées, se cacheraient dans ma chambre d'hôtel, et que, de mon côté, j'apprendrais à leur sourire en les balançant par la fenêtre.

J'ai su que la piscine du Majestic me serait réservée, sur simple demande, quand j'aurais envie de m'y rendre en hélicoptère. J'ai su que je finirais par me lasser de voir mon image sur tous les magazines. Et qu'il m'arriverait de vouloir semer les flics et les gardes du corps responsables de ma sécurité.

Mais surtout, surtout, surtout... J'ai su que j'aimais le cinéma.

(Et aussi, j'ai été submergée par les mots, l'émotion, l'envie de travailler dans ce domaine-là, celle de le crier, à tue-tête, de me noyer dans cette passion qui vous étreint quand un de ces personnages de lumière devient vivant à vos yeux, quand il vous prend aux tripes, au coeur, à la gorge, quand il ne vous lâche plus et que vous vous sentez plus humains, brusquement, plus forts, plus fous, plus solidaires parce qu'il a réussi à vous toucher. Intensément. Mais ces mots-là m'ont lâchée, de retour à Bruxelles. Ne restent donc que les photos, la frime et la passion... dont vous devrez vous contenter...)

mercredi, mai 23, 2007

In the mood for Cannes

- A la maison, je te dirais un truc?
- Ah oui, quoi?
- Aujourd'hui, il s'est passé quelque chose.
- Et tu peux pas me le dire tout de suite?
- C'était à 4h, quand tu es venue me chercher...
- Ben dis-moi... Qu'est-ce qui s'est passé?
- Y a une fille qui m'a dit qu'elle était amoureuse de moi.
- Ah bon? Mais c'est bien ça! Et toi, t'es amoureux d'elle?
- Un peu...
- Super! T'es content alors?
- Oui mais, en fait, chais pas si je suis vraiment d'accord.

(Ca c'était Thomas, 8 ans, hier)
(Et, tout à l'heure, Titouan, 7 ans)

- Pourquoi t'es pas mariée, toi?
- Ben... Parce que j'ai pas encore eu envie de me marier...
- A quel âge on peut se marier?
- Y a pas vraiment d'âge. C'est quand on veut.
- Ah mais c'est super! Alors, moi, je peux me marier tout de suite!
- ...

C'est dingue comme ça peut être midinette, un petit garçon, des fois!
(Et sinon, je pars à Cannes et puis je reviens et promis à ce moment-là, je répondrai à ça parce que bon... heureusement qu'il n'y a pas de date de péremption...)

jeudi, mai 17, 2007

Paris, Bruxelles et Carcassonne

Mardi, en trifouillant dans le tiroir des papiers importants (joyeux bordel, ce tiroir! Un jour, si j'ai le courage, il faudra que... Mouais. En fait, non), je suis retombée sur le carnet de mon séjour parisien. Vous savez? Le truc qu'on entame avec la meilleure volonté du monde, dans le but de consigner les moindres émotions, les p'tits moments de blues et les plus infimes battements de coeur... Remède, censé conjurer l'oubli, qui finit irrémédiablement en grand n'importe quoi... Vous aussi, chuis sûre que vous en avez faits! (non?) Hé ben, ce truc dans lequel je n'ai pas écrit plus de trois textes mais que j'ai bourré de bouts de papiers, même pas collés, amassés à gauche, à droite, et gardés pour leur caractère "sentimental", ce truc tout bordélique, délaissé depuis près d'un an... Ce truc... m'a fait quelque chose.

L'espace de dix minutes, j'ai mesuré ma chance, démesurée, pour avoir vécu ça. Cependant, je n'ai pas versé la moindre larme. J'ai mon honneur et Bruxelles, "ma régulière", ne mérite pas que je la délaisse pour pleurer un ex. Je préfère me jeter à son cou, continuer mes errances. Les rues d'Evere, que je découvre, sont plus banales les unes que les autres mais elles offrent leur lot de surprises humaines, qui me plaisent. Bruxelles est réelle, là où Paris me vendait du rêve, des bonheurs éphémères, des amours impossibles, fantasmées. Et Bruxelles est belle... Hier, j'ai tenu sa main dans la mienne toute la nuit, en écoutant la pluie battre le carreau. J'aurais pu dormir mais... pas envie.

mercredi, mai 09, 2007

J'aimerais te greffer les bras de Morphée

Hier, j'ai couché les enfants et je suis allée me refugier dans la cuisine sombre et silencieuse. Je m'habitue doucement à sa voix au bout du fil, qui s'inquiète de mes journées. Toutes mes journées. Ses mots protecteurs, peut-être un peu trop (j'ai déjà une mère...), sonnent comme des caresses à mon oreille. Tout cela est si neuf et si soudain. Si on m'avait dit, la semaine dernière, je n'y aurais pas cru. Je retrouve progressivement le sommeil mais tout le reste continue de me fuir: les leçons d'Espagnol, la recherche d'emploi et même l'envie d'écrire. Je passe mes journées à écouter de la musique. J'ai la tête ailleurs...

dimanche, mai 06, 2007

I am the vinegar and salt

Il a filé en vitesse, pour pas rater son arrêt, et pendant tout le trajet, après, j'ai attendu un truc: un sms ou un coup de fil qui m'aurait dit que... Que quoi, exactement? Je sais pas... Mon téléphone est resté silencieux. Ensuite, il a fallu que le premier petit couple qui entre, tout beau, tout jeune, tout passionné, aille se placer juste en face de moi. Pour s'embrasser dans ma ligne de mire. Grrr. Pourquoi faut-il toujours que je doute si intensément? De moi, d'eux, de ce que je veux ou ne veux pas. A ruminer comme je le fais, a posteriori, je transforme les meilleurs souvenirs en épuisant défilé de questions. A quoi je joue, exactement? Qu'est-ce que je veux? Est-ce que ça pourrait marcher, nous deux? Est-ce que je l'intéresse seulement? Sans réponse, évidemment... Même si mon téléphone a finalement eu droit à son petit message post-rencard. Bonne nuit ou quelque chose comme ça. Mouiiii...


(Ouwaaah. Sms nocturne + coup de fil matinal = je sais vraiment pas de quoi je me plains, moi, en fait. Huhu. Disons que je doute un peu moins, déjà (mais juste un peu, hein, faut pas déconner non plus))

mardi, mai 01, 2007

Je viens d'un lieu où chacun se complaît à être grave

Nuits blanches enchaînées. Je me planque, silencieuse, derrière mes paupières entrouvertes pour épier et constater. Le sommeil semble m'avoir définitivement lâchée. Petite chose racrapotée sous les draps chiffonnés, je rêve... mais je ne dors pas.

Etranges errances. L'existence me taraude. Où vais-je, exactement? Ca mène où, précisément, tout ça? A cette caisse de supermarché derrière laquelle, muette, je l'écoute me raconter ce qu'elle vit? Le tapis roulant entraîne mes courses, des biscuits et de la crème solaire pour un dimanche à la mer, tandis que je devine les larmes et les angoisses dont sera fait le sien. Main dérisoire posée sur son épaule. Je ne peux rien, et ça me désespère.

J'erre entre la mort et l'amour. Le corps en vrac, enseveli sous les pelletées de sable que je l'ai fait charrier sans la moindre raison logique (des remparts, des tours, l'espace d'une journée, nous aurons été châtelains des plages). Le tête en l'air. Fatiguée, confuse, dissipée par un rebond du coeur que je croyais éteint. A force de s'entendre dire que ces choses-là n'arrivent que quand on s'y attend le moins, on finit par ne plus rien attendre. Du tout. Et pourtant... Deux grands yeux attentifs passent et je m'y plonge avec délices. Je décolle comme une fusée puis redescends, aussi sec. Je me rappelle que je dois me méfier. Moins de lui que de moi. De mes attachements trop précoces et souvent vains. De mes peurs aussi. Surtout... J'erre et je me terre.

Ce soir, un petit vent frais faisait danser ma jupe dans les rues vides de la capitale. Quelques notes me trottaient dans la tête. Abd Al Malik, à défaut de Keren Ann, partie trop tôt, trop vite, sans moi. Quand le rap se fait slam, généreux et sincère, il est capable me faire frissonner. Ce fut le cas ce soir. Et j'ai couru vers le métro pour me sentir exister.

vendredi, avril 27, 2007

C'était au temps où Bruxelles rêvait

Quizas Quizas Quizas

L'autre grand jour est arrivé... J'aimerais pouvoir me dire que ce n'est pas si grave, que ça n'a pas d'importance. Mais... Question d'honneur plus qu'autre chose. Si je n'ai pas ce job, je ne pourrai m'empêcher de me dire que c'est parce que jusqu'ici, tu as prouvé que tu étais une gentille fille. La minute avec le patron (en retard) m'aurait été fatale, malgré les 20 minutes de franche complicité avec sa collaboratrice. Et pas parce que j'étais intimidée, bête, ou sans motivation. Non. Parce qu'il m'a trouvé gentille. Monde de cons!

EDIT: Arg! En plus, ils jouent avec mes nerfs, les salauds! Il est 17h55 et ils n'ont toujours pas appelé alors qu'ils avaient promis de me contacter de toute façon. (Enfin, le point positif, c'est que cette journée m'a rendue beaucoup plus sereine. Que ce soit oui ou non, j'y trouverai des avantages... Suite lundi...)

EDIT 2: NEXT! (je me suis aperçue avec beaucoup de retard que je n'avais jamais écrit la suite de l'histoire... )

dimanche, avril 22, 2007

Aux armes etc.

Le grand jour est arrivé. Impatience mêlée d'anxiété. M. me disait qu'elle n'en pouvait plus de l'attendre, ce 22 avril. Marre de ces conversations électorales partout, tout le temps. Et peur, aussi... Qui va "régner" pendant cinq ans? Ce pays n'est pas le mien mais... Je comprends parfaitement. Je me souviens du 21 avril 2002. Tout le monde s'en souvient. Je me souviens des visages géants qui sont apparus sur mon écran de télé, et du coup de massue que j'ai ressenti à cet instant-là. Ce pays n'est pas le mien et j'aime que ce soit clair, quand j'y vais. Oui, je suis belge, non, je n'ai pas beaucoup d'accent (tu sais que le français est ma langue maternelle?), oui, je connais vos blagues et non, je n'ai pas besoin que tu me parles de la coupe du monde "quatre-ving-dix-huit". Mais... Dans ces moments-là, je l'oublie. Et je retiens mon souffle, comme tout le monde...

Alors, je parresse, encore et toujours. Je m'allonge au soleil, relis ce que j'ai écrit depuis janvier et m'effraye de l'effet que ça me fait (c'est mauvais!) Peut-être qu'il n'y aura jamais de "roman", finalement. Mais ce n'est pas grave. Ce soir, il y aura des pizzas et des amis fidèles. Hier, il y avait ma soeur qui me disait qu'elle était trop timide pour dire bonjour aux gens qui la snobaient. Et demain, demain. Demain, on verra... J'avance.

mardi, avril 17, 2007

Je ferai sans... Je ferai semblant...

Quelqu'un avait mis Maurane en fond sonore, hier. C'est rare, d'habitude, on écoute de la musique plus "tendance". Mais les jeunes hypes ne travaillent pas, le lundi, alors, Maurane... moui... pourquoi pas? J'ai mis des oreilles toutes neuves et me suis efforcée d'écouter sans a priori. Quand "Tout faux" est passé, ça m'a rappelé des trucs. Avec Pauline Croze, Goldman est l'un des seuls paroliers que je connaisse à avoir écrit une chanson hommage aux rateaux. Emotion simple et naïve mais foutrement réelle. Faut que je fasse vraiment gaffe parce que j'aurais presque tendance à l'aimer, Goldman, dans ces moments-là...

Consume, consomme, qu'on s'aime

Il pleut des bonnes nouvelles tandis que je me prélasse sous le soleil d'avril. Je n'ai pas gagné au loto mais... Ce mois n'est plus ce qu'il était (il fut un temps, pas si lointain, où l'on ne s'y découvrait pas d'un fil) Alors, même si je le passe à attendre une réponse à un mail qui ne posait pas de questions, même si je m'irrite de certains jugements parentaux maladroits... C'est pas grave. Le type d'Exki s'appelle toujours Aurore et j'hésite à le lui faire remarquer. (Euh... Tu sais que tu portes un nom de fille?) Les coups de fil inattendus pleuvent. Je ris aux blagues de la secrétaire flamande de mon prochain employeur (peut-être...), je promets à celle de l'UGC que je lui raconterai, Cannes, et euh... J'essaye de me concentrer sur l'essentiel. Mais c'est quoi au juste, "l'essentiel"?

EDIT: le mail sans question a quand même fait l'objet d'une réponse. Si ça c'est pas merveilleux!

samedi, avril 14, 2007

Poésie urbaine




Obsession Cathodique (saison 3)

Tout s'intensifie, une fois de plus, dans le troisième DVD. Et, une fois de plus, je me demande pourquoi je me passionne tellement pour ce monde fictif, qui n'est pas le mien. J'ai fini par me faire à la voix française de Seth mais il m'intéresse moins. La tragédie, par contre, m'intéresse toujours autant. Vis-je assez? Il m'arrive de me poser la question...

jeudi, avril 12, 2007

Lazzy days in the sun

Je suis décidément un peu lâche... Quand il m'a dit que je devrais attendre 10 minutes, pour le sandwich, j'ai répondu que ce n'était pas grave. Mais ça ne m'a pas empêché de filer à l'anglaise, juste après, quand il m'a tourné le dos... Je crois que je n'avais pas faim, en fait. Et puis, j'avais envie de voir ce parc.

Je me demande comment il s'appelle, ce garçon. Sébastien, peut-être? Seb. Ca lui va pas mal. Chez Exki, il s'appelait Aurore, le gars. C'était écrit sur mon ticket de caisse et ça m'a fait rire, quand je l'ai vu... Il faisait beau, ce jour-là, je mangeais des pâtes sur la grand-place de Louvain-La-Neuve en me disant que c'est bizarre, la vie, des fois... Ca se retourne sans qu'on sache exactement pourquoi.

Dans le parc, des gosses de toutes les couleurs jouaient à cache-cache entre les arbres et les rochers. Malgré leur dizaine d'années, fièrement affichée, ils gardaient une fraîcheur enfantine qui m'a fait sourire. J'ai regardé le minuscule lac avec émerveillement. Un petit Montsouris bruxellois, c'est toujours chouette à découvrir... J'ai emprunté à peu près tous les chemins, sans m'arrêter, parce que je n'avais rien à y faire. Mais j'ai décidé que je reviendrais. Puis, quelque part, dans un coin, j'ai croisé un gardien, Yassin peut-être, ou quelque chose comme ça, qui m'a regardée passer sans un mot. J'avais amorcé un sourire en sa direction, ravalé au tout dernier moment, par timidité, je suppose. Il avait de grands yeux tristes et ténébreux que j'ai senti peser sur mes épaules, pendant de longues secondes. J'aime et je déteste ce genre de regard. J'ai accéléré le pas pour m'en défaire. C'est con... Si son effroyable désir de tendresse pouvait coïncider avec le mien, ce serait vraiment bien. Mais ce n'est pas le cas... Et ce n'est pas la première fois que je me dis ça, cette semaine...

samedi, avril 07, 2007

Mademoiselle paresse

... à Paris. Ah ben non, tiens, ça marche plus, c'est dommage.

J'avais l'intention de l'utiliser l'année dernière, ce titre*, pour un post qui parlait de la piscine de la Butte aux Cailles. Et puis... J'ai eu d'autres choses à faire. Alors, j'efface le décor et les protagonistes, je change le cadre, le point de vue et la lumière mais je garde l'action: la paresse. Premières bières au bord de l'étang et quelque chose de l'été, déjà, quand j'entends le monsieur des "béééles frééés" (traduisez: belles fraises, cinq/vijf euros/kilo, livrées à domicile par camion ambulant) passer avec son haut-parleur qui n'a pas changé depuis 20 ans. Je me souviens que j'avais peur, à l'époque. J'ai même vaguement l'impression de m'être cachée sous la table une fois, parce que ça sonnait comme la guerre et les hélicoptères, que la voix était sinistre, intrusive et qu'elle venait de nulle part. Dieu?

Quelque chose de cette glande délicieuse qui vous saisit sans honte quand vous avez des choses à faire tous les soirs et qu'en plus, vous travaillez un peu la journée. L'impression de ne plus devoir réfléchir à toutes ces choses. Euh, en fait, j'ai pas d'appart, pas de boulot, pas de copain... Moi non pluuuus! C'est dingue, on est pareilles! Des amis qui manquaient et que je retrouve. D'autres qui passent, sont passés, reviendront peut-être, ou peut-être pas. Il est 14h03 et je suis encore en pyjama. Mais tout est normal...

Piqué à Bénabar, bien sûr... (je n'écris plus de mémoire cette année mais j'ai gardé l'habitude de citer mes sources)

dimanche, avril 01, 2007

Bye Bye Brussels

C'est un panneau un peu pompeux, que je vois presque tous les jours. "La région de Bruxelles-Capitale vous dit au revoir." En quatre langues. D'habitude, je le remarque à peine. Mais là, je viens de Flandre, je retourne en Flandre, j'ai passé juste quelques secondes en région bruxelloise, alors, la quitter si vite... C'est un peu dommage.

Pour une fois, je lis le texte attentivement et prend le temps d'y penser. Il me fait rire. "Bruxelles-Capitale". Vous en connaissez beaucoup, vous, des villes trois fois capitales, qui ont besoin de se rassurer comme ça? Moi pas...

Bien que je m'en défende, j'ai un peu de cette arrogance bruxelloise, détestable, qui pourrit les milieux branchouillosnobs. J'ai toujours dit que si je restais en Belgique, c'était Bruxelles ou rien. C'est stupide parce que je sais que ce n'est pas vrai. Leuven est si charmante le samedi matin, et elle est loin d'être la seule. Je m'habituerais à tout, même à Charleroi. Mais Bruxelles... c'est différent. Et depuis hier, je sais pourquoi. Cette ville, c'est moi!

Amusons-nous un instant: portrait chinois. Si vous étiez un animal, vous seriez quoi? Moi, un chat. Une fleur? Un delphinium (ben tiens... remarquez que j'aurais pu exploiter le même filon pour l'animal et qu'au lieu de ça, j'ai été chercher BEAUCOUP plus loin :D) Un mot? Epoustouflant, parce que ça sonne bien. Une ville? Venise pour son mystère. Barcelone pour sa fantaisie. Sauf que tout est plus belge, chez moi, la fantaisie, le mystère, plus discrets. Donc Bruxelles et rien qu'elle. Joyeux bordel, bourré de contradiction, ville qui doute, ne sait pas qui elle est, ne sait pas où elle va mais qui s'affirme, doucement, parfois. Oui, pas de doute. Bruxelles, c'est moi.

(au fait, un delphinium, c'est ça)


Et vous? Mélie demande à ses lecteurs de lui raconter des choses parfois. Des rues. Des matins. J'aime bien ce concept. Racontez-moi vos villes. Celles qui vous ressemblent... Merci d'avance! (enfin vous zêtes pas obligés, hein, non plus, c'est juste les gens qui ont envie...)

Je vais bien, ne t'en fais pas

La mère apparaît dans le coin droit de l'écran, les yeux plein de larmes. La scène est insoutenable. On croyait que tout allait mieux, que c'était en voie de s'arranger. On se trompait. Tant de non-dits, de souffrances dissimulées, ça ne s'efface pas si vite.

Sa fille l'interroge de la voix, du regard. Qu'est-ce qu'il y a? Tout son être est en quête de réponses et j'ai peur de ce qui va se passer, là. J'ai peur de la tragédie à fleur de peau, qui menace d'exploser à tout instant. J'ai tort d'avoir peur, pourtant. C'est juste... le rosbif qui a brûlé. Il y a une demi seconde, je peinais à retenir mes sanglots. A présent, j'éclate de rire. Ce film est une merveille. Comment se fait-il que je ne l'aie pas vu plus tôt? A ma droite, je vois des larmes qu'on essuye discrètement. Ma mère, d'abord. Et puis mon père. Je fais semblant de ne rien voir mais je suis touchée. Par tout ce qui m'entoure: le film et cette pudeur, parfois encombrante, qu'ils m'ont transmise, que j'ai appris à aimer, ces faiblesses qu'on se cache pour se protéger les uns les autres. Je vais bien, ne t'en fais pas... C'est ça. Précisément. (et c'est beau...)

mardi, mars 27, 2007

Du bonheur

En ces jours de printemps, sous le soleil généreux: un peu de langueur. Un peu de solitude aussi, si on compare à l'année dernière. Mais rien de grave. D'autant qu'il y a cette odeur de camping dans l'herbe coupée et cette lettre enfin écrite (ça fait quatre mois, quand même...), ces promenades à vélo (Phiphine fait du sport, épisode 8), cette nature étalée en pleine ville et ce lapin en peluche sur le bord du chemin, souriant. Du bonheur...