mercredi, mai 23, 2007

In the mood for Cannes

- A la maison, je te dirais un truc?
- Ah oui, quoi?
- Aujourd'hui, il s'est passé quelque chose.
- Et tu peux pas me le dire tout de suite?
- C'était à 4h, quand tu es venue me chercher...
- Ben dis-moi... Qu'est-ce qui s'est passé?
- Y a une fille qui m'a dit qu'elle était amoureuse de moi.
- Ah bon? Mais c'est bien ça! Et toi, t'es amoureux d'elle?
- Un peu...
- Super! T'es content alors?
- Oui mais, en fait, chais pas si je suis vraiment d'accord.

(Ca c'était Thomas, 8 ans, hier)
(Et, tout à l'heure, Titouan, 7 ans)

- Pourquoi t'es pas mariée, toi?
- Ben... Parce que j'ai pas encore eu envie de me marier...
- A quel âge on peut se marier?
- Y a pas vraiment d'âge. C'est quand on veut.
- Ah mais c'est super! Alors, moi, je peux me marier tout de suite!
- ...

C'est dingue comme ça peut être midinette, un petit garçon, des fois!
(Et sinon, je pars à Cannes et puis je reviens et promis à ce moment-là, je répondrai à ça parce que bon... heureusement qu'il n'y a pas de date de péremption...)

jeudi, mai 17, 2007

Paris, Bruxelles et Carcassonne

Mardi, en trifouillant dans le tiroir des papiers importants (joyeux bordel, ce tiroir! Un jour, si j'ai le courage, il faudra que... Mouais. En fait, non), je suis retombée sur le carnet de mon séjour parisien. Vous savez? Le truc qu'on entame avec la meilleure volonté du monde, dans le but de consigner les moindres émotions, les p'tits moments de blues et les plus infimes battements de coeur... Remède, censé conjurer l'oubli, qui finit irrémédiablement en grand n'importe quoi... Vous aussi, chuis sûre que vous en avez faits! (non?) Hé ben, ce truc dans lequel je n'ai pas écrit plus de trois textes mais que j'ai bourré de bouts de papiers, même pas collés, amassés à gauche, à droite, et gardés pour leur caractère "sentimental", ce truc tout bordélique, délaissé depuis près d'un an... Ce truc... m'a fait quelque chose.

L'espace de dix minutes, j'ai mesuré ma chance, démesurée, pour avoir vécu ça. Cependant, je n'ai pas versé la moindre larme. J'ai mon honneur et Bruxelles, "ma régulière", ne mérite pas que je la délaisse pour pleurer un ex. Je préfère me jeter à son cou, continuer mes errances. Les rues d'Evere, que je découvre, sont plus banales les unes que les autres mais elles offrent leur lot de surprises humaines, qui me plaisent. Bruxelles est réelle, là où Paris me vendait du rêve, des bonheurs éphémères, des amours impossibles, fantasmées. Et Bruxelles est belle... Hier, j'ai tenu sa main dans la mienne toute la nuit, en écoutant la pluie battre le carreau. J'aurais pu dormir mais... pas envie.

mercredi, mai 09, 2007

J'aimerais te greffer les bras de Morphée

Hier, j'ai couché les enfants et je suis allée me refugier dans la cuisine sombre et silencieuse. Je m'habitue doucement à sa voix au bout du fil, qui s'inquiète de mes journées. Toutes mes journées. Ses mots protecteurs, peut-être un peu trop (j'ai déjà une mère...), sonnent comme des caresses à mon oreille. Tout cela est si neuf et si soudain. Si on m'avait dit, la semaine dernière, je n'y aurais pas cru. Je retrouve progressivement le sommeil mais tout le reste continue de me fuir: les leçons d'Espagnol, la recherche d'emploi et même l'envie d'écrire. Je passe mes journées à écouter de la musique. J'ai la tête ailleurs...

dimanche, mai 06, 2007

I am the vinegar and salt

Il a filé en vitesse, pour pas rater son arrêt, et pendant tout le trajet, après, j'ai attendu un truc: un sms ou un coup de fil qui m'aurait dit que... Que quoi, exactement? Je sais pas... Mon téléphone est resté silencieux. Ensuite, il a fallu que le premier petit couple qui entre, tout beau, tout jeune, tout passionné, aille se placer juste en face de moi. Pour s'embrasser dans ma ligne de mire. Grrr. Pourquoi faut-il toujours que je doute si intensément? De moi, d'eux, de ce que je veux ou ne veux pas. A ruminer comme je le fais, a posteriori, je transforme les meilleurs souvenirs en épuisant défilé de questions. A quoi je joue, exactement? Qu'est-ce que je veux? Est-ce que ça pourrait marcher, nous deux? Est-ce que je l'intéresse seulement? Sans réponse, évidemment... Même si mon téléphone a finalement eu droit à son petit message post-rencard. Bonne nuit ou quelque chose comme ça. Mouiiii...


(Ouwaaah. Sms nocturne + coup de fil matinal = je sais vraiment pas de quoi je me plains, moi, en fait. Huhu. Disons que je doute un peu moins, déjà (mais juste un peu, hein, faut pas déconner non plus))

mardi, mai 01, 2007

Je viens d'un lieu où chacun se complaît à être grave

Nuits blanches enchaînées. Je me planque, silencieuse, derrière mes paupières entrouvertes pour épier et constater. Le sommeil semble m'avoir définitivement lâchée. Petite chose racrapotée sous les draps chiffonnés, je rêve... mais je ne dors pas.

Etranges errances. L'existence me taraude. Où vais-je, exactement? Ca mène où, précisément, tout ça? A cette caisse de supermarché derrière laquelle, muette, je l'écoute me raconter ce qu'elle vit? Le tapis roulant entraîne mes courses, des biscuits et de la crème solaire pour un dimanche à la mer, tandis que je devine les larmes et les angoisses dont sera fait le sien. Main dérisoire posée sur son épaule. Je ne peux rien, et ça me désespère.

J'erre entre la mort et l'amour. Le corps en vrac, enseveli sous les pelletées de sable que je l'ai fait charrier sans la moindre raison logique (des remparts, des tours, l'espace d'une journée, nous aurons été châtelains des plages). Le tête en l'air. Fatiguée, confuse, dissipée par un rebond du coeur que je croyais éteint. A force de s'entendre dire que ces choses-là n'arrivent que quand on s'y attend le moins, on finit par ne plus rien attendre. Du tout. Et pourtant... Deux grands yeux attentifs passent et je m'y plonge avec délices. Je décolle comme une fusée puis redescends, aussi sec. Je me rappelle que je dois me méfier. Moins de lui que de moi. De mes attachements trop précoces et souvent vains. De mes peurs aussi. Surtout... J'erre et je me terre.

Ce soir, un petit vent frais faisait danser ma jupe dans les rues vides de la capitale. Quelques notes me trottaient dans la tête. Abd Al Malik, à défaut de Keren Ann, partie trop tôt, trop vite, sans moi. Quand le rap se fait slam, généreux et sincère, il est capable me faire frissonner. Ce fut le cas ce soir. Et j'ai couru vers le métro pour me sentir exister.