De Rimbaud, je ne connais que peu les mots. Trop alambiqués à mon goût même si je me dois de reconnaître, évidemment, qu'ils sont très bien écrits. S'il me touche, c'est plus pour l'homme: l'adolescent qui voulait devenir "voyant" en "s'encanaillant"dans la nuit parisienne et qui déclarait, dans ses moments de parfaite allucidité (non, ne cherchez pas, ce n'est pas un mot qui existe) que "je" était "un autre". Il me touche parce que je le comprends, dans ces moments-là.
Je est une autre... Surtout dans ces dimanches après-midi hors du temps dont je connais l'heure de début mais jamais, jamais, jamais l'heure de fin. Coup sur coup, les bières s'empilent, la "vraie dernière" suit la "dernière" d'assez près et les cadavres de verres vides s'accumulent sur les côtés. Quand je finis par rentrer, au bout de longues heures dont je n'ai rien vu passer, la nuit est tombée et il est tard. Toujours plus tard que prévu. Je fais la route, hallucinée, du bus à chez moi sans plus y comprendre grand chose (si tant est qu'il y ait quelque chose à comprendre). Tout à l'heure, il pleuvait des cigarettes. Une cigarette, en fait, mais à mes yeux, elle avait quelque chose d'une averse, magique, que j'ai évitée de justesse...
Je est une autre, alors. Rieuse. Dépaysée. Vaguement joueuse...
Et je ne sais pas si c'est bien.
dimanche, novembre 16, 2008
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