jeudi, septembre 27, 2007

En retard, toujours...

Bruxelles. Autoloze zondag.


(J'aime toujours mais...) Je ne regrette plus Paris.

Chagachagaaaaaa!

Je les nargue... Dès que je peux j'enlève chaussures, chaussettes, retrousse mes pantalons et balade mes chevilles sanguinolantes dans tout l'appart. Objectif officiel: prouver qu'il n'y en a plus, que c'est fini l'aspirateur tous les jours, la voisine qui me prend pour une toquée du ménage et la parano dès que je sens le moindre début de chatouillement sur mon épiderme. Objectif officieux: accepter qu'il en reste mais seulement quelques-unes et les apâter sur mes pieds pour les envoyer finir leur vie dans la cuvette des WC.

Le matin, j'ai adopté un rythme nouveau. Je me lève, je me gratte, je me lave, je me gratte, je m'habille, je me gratte et je quitte l'appart une demi-heure plus tard, sans avoir rien avalé. Petit déj sur la route, ça permet de tester les boulangeries du coin. La première m'a un peu déçue. A présent, je vise l'échelon supérieur, "l'éclair doré". Chaque soir, quand je rentre, il déborde de clients préparant la rupture du jeûne. C'est bon signe, je crois...

La suite de la journée est d'une légèreté plumesque. J'avale mes couques en marchant, fais signe au balayeur jongleur qui sifflote dans la rue Potagère et m'engouffre dans la bouche de métro, torride. Sourire aux lèvres. Je ne parviens pas à me lasser, de tout ça... Et peut-être même que je regretterai les puces, quand j'aurai réussi mon génocide par noyade et aspirade.

Aaaah. Monde cruel.

mercredi, septembre 19, 2007

Belgiek

Je commence à avoir des craintes pour mon pays.
Absurde Belgique du compromis qui, aujourd'hui, semble s'être enrayée.
Plus de 100 jours sans gouvernement...
Je savais que ça allait être difficile, que les urnes avaient livré un résultat bizarre.
Mais...
Je pensais qu'on s'en sortirait dans une blague, comme souvent.
Et ce ne sont pas les blagues qui ont manqué.
Un premier ministrable qui confond Marseillaise et Brabançonne.
Une liste de solutions "secrètes" qui s'étale dans les médias.
Une mise en vente de la Belgique sur eBay.
Une pétition pour son maintien.
Des pseudos accords, des non, des (madame) nee.
Des (in)formateurs, des négociateurs, des démineurs, des explorateurs...
Mais...
Je commence à avoir des craintes... Et des énervements.
Contre les politiques, les cyniques, les média-tics.
Je sais pour avoir voulu exercer ce métier que c'est excitant, d'envenimer les choses.
Les catastrophes et les ruptures, les craintes et les crises, tout ce qui change de la routine est journalistiquement beau.
Je me souviens d'un certain 11 mars, à Madrid. Je m'en souviens bien même si je n'y étais pas... A Bruxelles, ce jour-là, au 11e étage d'un bâtiment universitaire, quelques jeunes gens s'entraînaient à devenir journalistes. J'étais de ceux-là.
Je me souviens qu'on avait déjà fait la réunion de rédaction quand il a fallu tout chambouler parce que des gens étaient morts en Espagne.
Je me souviens de l'égarement, du choc.
Je me souviens aussi de l'adrénaline.
Je sais, pour avoir voulu exercer ce métier, que c'est excitant, ce qui va mal.
Mais...
Au-delà des exagérations que je relève dans les médias, je commence de mon côté à avoir des craintes.
Pour mon pays.

lundi, septembre 10, 2007

Avant elles...

Alors voilà? C'est si simple que ça? J'ai déclenché deux fois l'alarme du bâtiment entier et personne n'a rien dit? Personne ne sait???

Bah...

On aurait tort de s'angoisser, parfois...

C'est que j'aurais pu me dénoncer, quand même! Appeler la police, leur dire que c'était juste moi, pas grave, que je cambriolais simplement mon bureau... Sauf qu'il y a eu les puces et que, finalement, l'alarme, j'étais moi même pas loin de l'oublier. Comme tout le monde... Tout le monde se fout éperdument de ce truc. Mais ça sonne. Absurde! Et mes chevilles me démangent.

Mon ventre est boursouflé. J'crois que j'ai la rougeole...

Ou la gale?

Ca ressemble à quoi la gale? Ca chatouille?

Moins que les puces, sûrement... Tout chatouille moins que les puces. Pourtant, faut pas croire, c'est vachement mignon, ces bêtes-là. Minuscules. Sautant de joie en tous sens quand elles vous voient. Bien plus sympas que les araignées. Jamais on ne les croirait capable de faire ça. Et pourtant... Elles le font. Avec une voracité et un talent qui fascinent. Voire un certain sens de la symétrie. Un bouton sur chaque auriculaire. Deux sur les paumes. Un dessin savamment construit autour des chevilles. Puis des points distillés sur toute la jambe. Impossibles à compter.
Saletés!

N'empêche... Elles me remettent à ma place, ces pestes. Tantôt, j'ai pris la rue Potagère et la rue Traversière pour rentrer. C'est moins long et pas plus mal que par la rue Saint-Alphonse. Mais j'ai réalisé que je ratais la maison de Li., Lu., W. et C. et j'ai souri. Leur "place à vélo" dessinée devant la porte, leurs soirées merveilleuses, sans rideau, offertes au regard du passant curieux... Tantôt, j'ai flâné sous un soleil d'automne... Et j'ai pensé. "S'il n'y avait pas ces puces, je serais parfaitement heureuse."

Avant elles, je ne me disais pas ça...

lundi, septembre 03, 2007

Les lumières de la ville

Alors, voilà... Il n'y aura plus d'hiver... C'est vrai... Sauf que cette année, c'est l'été qui nous a fait faux bond. J'ai un peu hésité, ce matin, à sortir mon gros pull. Mais il faut se faire une raison. Pâle septembre fait ses premières armes et, avec lui, les écharpes, les filles emmitoufflés dans des cols roulés et quelques garçons, plus rares. Alors non... Il n'y aura sans doute plus d'hiver. Un jour... Mais en 2007, nous n'avons pas eu d'été.

Etrange année! Indéfinissable. Que j'aime pourtant profondément. Tout a changé. Sauf une chose, peut-être: comme les enfants, je repousse l'heure du coucher. Encore. Toujours. Mais je ne suis plus une enfant. Je l'étais peut-être encore un peu en 2006, à la même époque. Aujourd'hui, c'est fini. Je mange des petits fours au milieu des producteurs de cinéma. Je bourre mes week-end de "trucs à faire (lui...) que je n'ai pas le temps d'envisager pendant la semaine". Et de la fenêtre de mon appart -"Mon" appart! Celui qui, la semaine dernière, était encore celui de D.!- je vois des images merveilleuses.

Comme ça.

Ou ça...


J'accepte comme normales des choses qui, hier encore, ne l'étaient pas du tout. Elles ne le sont pas plus aujourd'hui. Mais j'ai grandi, et je suppose que c'est bien...