mercredi, octobre 24, 2007

Identité(s)

Je les ai remarqués, pour la première fois, le 11 septembre. Je me suis demandé alors pourquoi le ground-zero-day faisait fleurir aux fenêtres des drapeaux belges. Puis, je me suis souvenue que c'étaient les 70 ans de la reine et j'ai pensé "c'est absurde, tous ces royalistes à l'heure où le pays s'effiloche!"

Mais les jours ont passé et ils n'ont pas disparu, que du contraire. Ils ont continué de se vendre selon une logique exponentielle qui me dépasse un peu. Qu'est-ce qui peut bien pousser quelqu'un à suspendre un drapeau à sa fenêtre? Surtout belge! Pas que ce soit moins con en France, en Angleterre ou aux Etats-Unis mais... dans ces contrées où l'amour de la patrie a valeur de religion cette forme de bêtise n'a au moins rien d'honteux. Elle est très répandue. Supportable. Compréhensible, presque (Ceci dit, vous vexez pas si vous avez déjà agité des bannières, hein. Moi il m'est arrivé de chanter la Brabançonne au petit matin, au lever de drapeau. Mais j'veux pas que ça se sache alors chuuut!) Chez nous, c'est nouveau. Les bouts de tissu noir-jaune-rouge ont poussé pour protester contre les rumeurs de scission du pays. Tous les jours plus nombreux. Lundi, j'en ai dénombré 111 sur le trajet du tram 39 (on s'occupe comme on peut, hein...) Pas moins.


Et puis hier, en rentrant chez moi, je n'ai plus vu que des drapeaux turcs. Les belges étaient toujours là mais noyés quelque part dans une masse surgie en une nuit, une journée, pas plus. Et le regard sévère d'Atatürk à tous les coins de rues. C'est bizarre, non? L'identité. Là non plus, je n'ai pas compris. Pourquoi brusquement ils se sont enflammés un soir et ont voulu casser de l'Arménien. Pourquoi c'est tendu, maintenant, dans mon quartier. Pourquoi je dois me taper un hélicoptère qui tourne depuis le début de la soirée au-dessus de mon appart.
Tout ce que je constate, c'est qu'il y a des drapeaux partout, maintenant. Impossible d'y échapper. Et que c'est coloré... mais bizarre. Non?

mercredi, octobre 10, 2007

5 questions

Alors voilà... Les chaînes d'habitude, j'évite un peu, parce que ça force à parler de soi. Et même si j'adoooooooore, ça, bien sûr (sinon, j'aurais pas de blog) j'aime le faire en général de manière plus détournée, un peu fictionnalisée. Ceci dit... Je suis quelqu'un de très curieux, aussi, et là, j'étais curieuse de savoir ce que cette demoiselle allait me demander... D'où ce post!

S'il y a des amateurs, je copie les règles. Facile. Mais vous n'êtes pas obligés du tout.

"1 Laissez-moi un commentaire en me disant un truc aléatoire, comme vos paroles préférées dans la chanson que vous écoutez tout le temps ces temps-ci. Ou votre type préféré de sandwich. Un truc aléatoire. Ce qui vous tente.
2 Je répondrai en vous posant cinq questions pour avoir une chance de vous connaître mieux.
3 Vous posterez sur votre blog vos réponses aux questions.
4 Vous devrez inclure cette explication et offrir de poser des questions aux autres.
5 Vous donnerez cinq questions aux gens qui commenteront pour avoir des questions. "



1. Si tu ne devais choisir qu'un seul événement marquant de l'année 2007 ? (je sais que l'année 2007 n'est pas encore terminée mais bon ...faisons comme si!) Et en quoi cet évenement a été marquant ?

Je vais tricher et choisir une date: le 1er janvier. Marquant comme tous les 1ers janvier sauf que... 2007 est une année pas comme les autres en ce qui me concerne. L'année de toutes les chances et de tous les espoirs. Le 1er janvier, je ne le savais pas et en c'est en ça que c'est marquant. Je quittais 2006 avec une certaine nostalgie. J'avais l'impression que cette année m'avait tout donné et que j'aurais du mal à rebondir là-dessus. C'était vrai et faux à la fois. On ne classe pas les joies ni les rêves sur des échelles. 2006 était belle. 2007 l'est aussi, autrement, terriblement. Un bémol politique, peut-être. Les élections en France et en Belgique m'ont apporté très peu d'espoir. Sur le plan personnel, par contre, je reste complètement dépassée par la chance dans laquelle je nage depuis un bout de temps, déjà. Je souhaite que ça dure. J'ai un peu peur de m'y noyer, parfois...

2. Je sais que tu étais sur un projet d'écriture. Quel devait être le thème ? Quelle était la trame? Qu'est-ce qui t'avait poussée à écrire? Qui t'a inspirée ? Quand vas-tu commencer et la finir ?

J'avais un projet de roman, l'année dernière, qui racontait le retour d'une vieille histoire d'amour, que ma protagoniste principale avait voulu enterrer un peu vite, voire effacer de sa mémoire. C'était somme toute assez banal et j'ai abandonné pour cette raison, et puis aussi, parce que je n'ai pas de style, pas de talent pour un roman. A présent, j'ai plus envie de retourner vers mes premiers rêves d'écriture. Ecrire pour le cinéma, si j'y arrive. Ou simplement pour moi. Le projet le plus fort, actuellement, est aussi très quotidien mais un peu plus original (j'espère...) C'est la disparition de quelqu'un, mystérieuse et vécue par les gens qui restent. Sa meilleure amie surtout. Ca parle beaucoup de solitude, un des thèmes qui me poursuivent le plus. Pas la solitude intenable des gens qui n'ont plus de réseau social, non, celle, plus cachée mais réelle, de tout le monde. Toi, moi, eux, elle. Même ceux à qui tout sourit. Ca a l'air d'un déprimant, vu comme ça! Mais c'est pas le but :)
Je m'inspire de ce qui m'entoure, de ce qui m'habite, de ce qui me touche. Enfin... Je m'inspirerai. Car... pour l'instant, je n'ai encore rien écrit. Pas une ligne. Ca viendra :)
Pourquoi j'écris? Je ne suis pas sûre de pouvoir répondre. Mais dis-moi, ce n'est pas 5 questions que tu me poses mais 25! 5x5 en moyenne... Tu croyais que j'allais pas le remarquer? Hihihi. Raté.

3. Quelle sera ta vie dans 10 ans ? Où seras-tu ? Avec qui? Que feras-tu ?

Si je le savais, je crois que les 10 ans à venir me sembleraient insipides et inutiles. Je suis heureuse de ne pas le savoir. J'ai juste quelques espoirs. Celui, en particulier, de conserver les attaches qui comptent. Mes amis, mes proches. Jusqu'ici, j'ai assez bien réussi, je crois. C'est sans doute mon seul vrai talent social mais c'est utile. Savoir qui compte et faire en sorte qu'il ou elle continue de compter. Parfois, pourtant, l'un ou l'autre s'évapore un peu. Il devient pointillé, flou. J'espère que dans 10 ans, il y aura peu de flou. Peu de pointillés. Je ne sais pas où je serai. A Bruxelles, je crois. Si je m'éloigne quelques temps, ce sera sans doute très loin et pas très durable. A cause des attaches, justement. Et sinon, je crois que j'aimerais avoir des enfants, dans 10 ans. Je crois... Mais pour le reste... je veux me laisser guider par la vie, profiter du chemin sans trop me fixer sur le but. C'est très "philosophie à deux balles" ce que je vais dire mais, à mon avis, on a parfois besoin de s'égarer pour se retrouver.

4. Si tu pouvais rencontrer quelqu'un demain (une personne décédée ou une personnalité connue ...) qui aimerais-tu rencontrer ?

Plein de gens et pas moyen de choisir. Tous les "dieux" de mon panthéon. Des cinéastes, des artistes, des rebelles, des idéalistes. Peu de spéculateurs boursiers, curieusement ;-) Un personnage fictif peut-être. Tiré d'Almodovar ou... non! Xavier! Xavier de l'Auberge Espagnole. Il est très banal mais très très très touchant aussi. Et je l'ai déjà dit sur mon blog: je me sens souvent un peu comme lui. Ou peut-être encore plus comme Chloé, le personnage de "Chacun cherche son chat". J'aimerais bien rencontrer Chloé. Une voisine d'immeuble qui aurait perdu son chat. Et on retrouverait ce dernier caché derrière ma cuisinière. Ce qui expliquerait les puces. Hihi. Amélie, du "Fabuleux destin" aussi. Mais elle, tout le monde aimerait la rencontrer, non?

5. J’ai donné moi-même une définition assez succincte du mot « bonheur » sur mon blog. Quelle sera la tienne ?

Le bonheur, c'est maintenant. C'est tous des petits "maintenant" isolés qu'il faut attraper avant qu'ils ne se barrent. Parfois ces instants se touchent et mis bouts à bouts forment des plus grands bonheurs. Mais jamais absolus. Je suis d'accord avec toi, Flower. Si le bonheur absolu existait, si on pouvait s'y installer, on finirait vite par s'y ennuyer. Le bonheur, en 2007, c'était, par exemple, cette plage sur laquelle j'ai osé plonger dans ses yeux, vraiment, pour la première fois. C'est juste un exemple...

jeudi, octobre 04, 2007

Les gens bourrés

Les gens bourrés au champagne ne sont pas comme les autres. Ils sont beaucoup plus... chics. Ils cassent leur verre par inadvertance et s'excusent en riant. Oh pardon! Huhuhu! Hu...
Les gens bourrés au champagne sourient béatement. Ils ont des bulles dans les yeux, dans la tête, partout. Les bulles de la Communauté française... Vous savez? Celle qui n'a d'argent pour rien, sauf pour les fêtes sans doute. Car pour les fêtes, oui... Elle régale plutôt bien...

Petite souris avide d'observation, je suis là, quelque part dans cette foule. Et je m'emplis les yeux. Que diantre fais-je ici? J'embrasse des gens, à droite, à gauche. Salut! Oui, oui, ça va et toi? Ta première s'est bien passée? et puis, je m'enfuis. J'vais chercher à boire, hein! Pour éviter le moment gênant où on n'aura plus rien à se dire... C'est snob mais ça m'amuse follement. Et puis, ce n'est pas Paris, ici. Et ce n'est pas du théâtre, non plus. C'est du cinéma. Il y a là quelque chose de plus brut. Et de plus authentique. Curieusement...

Dans le train, déjà, je m'étais assise en face de l'un d'eux. Sans le savoir. Sans le vouloir, surtout. Ah tiens salut! Situation embarrassante, qui nous a fait sourire longuement. Muettement. Il a essayé de dormir un peu, j'ai sorti mon mp3 et puis, on a fini par se parler. Ce gars, qui a terriblement l'air d'un étudiant, a une place importante au Cabinet de la ministre qui organise la fête. Je me demande... Je me demande comment il arrivé là. Mais je ne le lui demande pas. On parle boulot, et forcément passion. Lui est nettement plus blasé. Trois ans d'expérience, dans les labyrinthes politiques. On sent que ce n'est pas facile tous les jours.

Le film, ensuite, est plutôt mauvais. Mais qu'importe... C'est mon patron qui produit et j'ai dit que je serais là, alors... Je veux voir. Je veux voir à quoi ça ressemble le monde audiovisuel francophone qui fait la fête. Et finalement, c'est pas mal. Ce n'est pas mon monde mais ce n'est pas un monde hostile non plus. Petite souris perdue dans la foule, je suis une "imposteuse" qui rigole, se régale... et qui boit du champagne. Une imposteuse heureuse.