samedi, décembre 06, 2008

Tromperies et réconciliations

Les retrouvailles avec ma ville sont toujours plus intenses quand je viens de lui être infidèle. Quand j'ai aimé ailleurs et que je reviens vers elle, un peu coupable, vaguement honteuse.

Elle s'en fiche, elle, pourtant, que je me pâme devant Barcelone ou Venise, que je l'abandonne pour Paris, que je la compare à Londres, Montreal et que j'en tire comme conclusion que, quand même... elle manque d'avant-garde, d'identité et de peps. Je peux vivre tous les coups de foudre du monde, soupirer de bonheur devant le Danube, je peux faire de Budapest ma nouvelle ville de coeur et je peux le lui dire. Elle s'en tape complétement. C'en est presque frustrant.

Mais sa froideur n'a pas d'effet sur moi. Quand je lui reviens, penaude, fatiguée et un peu triste d'avoir dû laisser d'autres villes derrière moi, mon coeur finit toujours par se remettre à battre. Très vite. Je ne me l'explique pas. Je lui trouve des charmes que je ne lui avais jamais vus, et des excuses pour ce qu'elle n'a pas là où d'autres brillent. Il suffit d'un voyage en tram, d'une balade sous les guirlandes de Noël pour que la machine redémarre. Je la trouve belle, fascinante, attachante. Je me sens chez moi.

En définitive, j'ai eu beau essayer: je suis incapable de trahir Bruxelles longtemps. Je ne me l'explique pas. Je constate simplement.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est beau d'aimer sa ville. En plus, tu l'écris de façon superbe !

André

Phiphine a dit…

Merci, André.

Je sais que tu aimes ta ville aussi. Et tu as bien raison. Le peu que j'en ai vu, de nuit, m'a enchantée...

Encore bon anniversaire à elle, tiens, d'ailleurs! (avant le passage en 2009)