samedi, juillet 28, 2007

Reviendra le matin où, la mine légère, On mangeait des tartines...

L'ascenseur était bien rempli ce jour-là. Beaucoup de candidats pour le "bas de la ville"... J'ai ri intérieurement en observant mes compagnons de route. Sourires et regards sympas, un peu gênés par la promiscuité forcée. "En apesanteur" dans cette cage de verre... Qu'arriverait-il si elle se bloquait en chemin? Je n'ai pas eu le temps d'élaborer des hypothèses... La machine nous a déversés sur la place et j'ai réalisé que, pour une fois, cet ascenseur ne me menait pas chez toi. J'allais emprunter ta rue, jeter un coup d'oeil à la sonnette, en passant, et continuer... sans même y penser.

Le soleil avait brillé toute la journée mais, à cette heure-là, ce n'était déjà plus qu'un vague souvenir. Un amoncellement de nuages gris s'était formé au-dessus de Bruxelles, menaçant, comme à peu près tous les jours depuis des mois. Et quand la pluie s'est mise à tomber, en grosses gouttes orageuses, je ne sais pas pourquoi, j'ai brusquement pensé à toi... A ce jour, assez lointain et un peu moche, où je te croiserais par hasard, près du Parc Royal. De loin, même sans lunettes, je reconnaîtrais ta démarche et, sans vraiment comprendre pourquoi, tenterais de me planquer derrière un arbre, de rebrousser chemin, de fuir. Mais tes yeux croiseraient les miens et tu me sourirais. Oui... Tu me sourirais... Un peu tristement mais quand même. Sincèrement. Et il y aurait dans ton regard quelque chose de fraternel qui me ferait mal. Parce que moi, en t'embrassant sur la joue, je ne pourrais m'empêcher de penser au temps où cette fraternité n'existait pas entre nous, ou alors si mais bizarre, incestueuse. Tu me demanderais un peu gêné ce que je deviens et j'aurais du mal à te répondre. Je bafouillerais que c'est toujours pareil, que rien n'a vraiment changé, que j'essaye vaguement d'écrire et j'aurais du mal à retenir une larme, au coin de l'oeil droit, parce que je me rendrais compte, en le disant, que c'est vrai, tout ça. Que je n'avance pas... Alors, tu serais parfait. Tu m'embrasserais sur la tempe et me chuchotterais que j'y arriverai, un jour, que tu en es persuadé. Puis on s'empêtrerait dans un silence gêné. Je n'oserais pas prendre des nouvelles de ta vie, de peur que tu ne me parles de tes enfants, imaginaires ou réels, ceux qui étaient aussi les miens, des années plus tôt, et que j'avais abandonnés en renonçant à toi. Parce que j'étais jeune et pleine de doutes. Un peu insatisfaite. Maladroite. En quête d'absolu... Pour en finir, je prétexterais un rendez-vous. Espérerais que tu imagines un amant. Te promettrais de t'appeler. Et pleurerais sûrement, après t'avoir quitté. Oui... Sûrement, je pleurerais...

Quand il a cessé de pleuvoir, je dégoulinais littéralement. J'ai pris le métro où les gens secs, en me voyant, prenaient peur à l'idée de sortir. Mais moi, j'étais loin. Quelque part entre une forme de nostalgie et une irrésistible envie de me blottir dans tes bras. Souriant tristement. Mais souriant. Quand même...

lundi, juillet 16, 2007

Chroniques de la vie active

Deux semaines. Trois, dans quatre jours. Et à mesure que s'accumulent les heures de bureau, gonfle ma collection d'anecdotes de métro. C'est beau les transports en commun, quand même! Si, si, je suis sérieuse. Non, non, je n'ai pas oublié que les transports bruxellois, c'est la STIB et que la STIB, c'est bien connu, fonctionne par lois de frustration universelle (de type: quand tu rates un métro/tram/bus passé trop tôt, à tous les coups, le suivant arrive en retard) Mais qu'importent, finalement, les retards, les contacts prolongés, en station debout-écrasée, avec d'autres usagers* suants ou les "horaires de vacances" franchement light. Je prends conscience de la chance du sans-voiture qui, chaque matin et chaque soir, prends, dans le métro, un grand bain forcé de société. Il ramasse des conversations, attrape des gestes, glâne des sourires que l'homme des embouteillages ne connaîtra jamais. C'est tantôt tragique, tantôt drôle, tantôt touchant, dérangeant ou insignifiant. Ca dépend...

Ce matin, j'ai vu s'écrire une carte postale pour camp scout. Vite, vite, sur les genoux, avant d'entamer la lecture du livre hebdomadaire. Et la signature, double, "maman" et "papa", émanait d'une seule et même personne. J'ai vu mourir un doudou, aussi, sur des rails de métro. La mère effarée et le bambin rieur, inconscient des conséquences de la scène. Et puis, il arrive qu'au milieu des visages inconnus se glissent quelques traits familiers, qu'on n'attendait pas. T. l'autre jour. Assis face à moi. Nos yeux se rencontrent et quelque chose passe sur nos visages. Je le reconnais. Je pense que lui aussi. Seulement, il est loin, le temps où nous partagions les mêmes bancs d'école. Nous savons que nous n'avons rien à nous dire, rien qui ne sente le forcé, l'artificiel, le "oh, tiens, mais qu'est-ce que tu deviens???" Alors, nous nous taisons. D'un commun accord tacite. Regards curieux et coups d'oeil à la dérobée: je joue un peu. Je revois le gamin, 12, 13 ans, à peine sorti de l'enfance. Rigolo et sensible. Insignifiant à mes yeux, parce qu'éclipsé par plus beau que lui, plus lumineux, plus proche de moi. Et pourtant... Arts-Lois. Nous prenons le même chemin. Il est grand et plutôt pas mal, aujourd'hui. Nous avons des souvenirs en commun. Cette idée m'attendrit. Louise. Je m'efface pour le laisser à sa vie. Et je reprends la mienne. Le chemin du boulot. Le 94. La foule encore un peu plus compacte. D'autres visages, d'autres yeux, d'autres solitudes, d'autres sourires. Y a pas à dire... C'est beau, les transports en commun.

* Quand je bossais comme stagiaire dans le journal régional et que la STIB faisait grève tous les trois jours, en moyenne, le photographe avec qui je travaillais avait téléchargé ses photos sur le réseau de la rédaction et les avait légendées comme suit: "usagés de la STIB". J'adore!

jeudi, juillet 12, 2007

Life on Mars?

Envies d'écrire ici. De parler du métro et de la pluie qui fait fondre les gens. De ma bulle d'espoirs. De mes rêves de ciné. Et des roses qui dorment dans un bocal, quelque part, en ville.
Envies...
Pas le temps...
Je ne suis jamais loin, cependant.

samedi, juillet 07, 2007

Je suis un imposteur (une imposteuse? impostrice?)

Le matin s'étire et me laisse un goût de sommeil au fond des yeux. C'est ma première "grasse mat'" en dix jours. Je me suis levée à 9h20. Il fut un temps où j'aurais trouvé ça tôt... Ces derniers jours ont tourbilloné trop vite pour que je puisse les fixer ici. Finie l'attente. Finis les "je ne sais pas si j'ai envie de changer". Juillet a pointé son nez sans me demander mon avis. Et je l'accueille à bras ouverts.

Hier: douze étoiles jaunes sur un drapeau bleu. Un atelier européen au bâtiment Albert Brochette. Euh... Pardon... "Borschette". Et mon nom sur un badge. Le premier pour l'UPFF. Par moments, encore, je dois lutter contre ce sentiment d'imposture qui ne m'est pas étranger (je triche, là, non? Qu'ai-je fait au juste pour arriver précisément à l'endroit où j'ai toujours rêvé d'être?) Mais ça me passe. Doucement... Et quand M. m'appelle pour me demander comment je vais, je m'efforce d'oublier que c'est une des plus grandes réalisatrices de ce pays... Et lui réponds en riant.

Hier: fin d'une semaine surréalistement douce. Inoubliable. Je faisais des sourires au ciel, qui redevient bleu, quand, à l'entrée du métro, un type m'a tendu un dépliant. Je l'ai accepté, par compassion pour lui, persuadée que je le jeterais dans la première poubelle venue. Mais quelque chose a attiré mon attention. Free food/Gratis eten. J'ai dû me frotter les yeux, relire (c'est pas traduit dans ma langue alors, vous comprenez...). Je me suis retournée pour regarder le distributeur: un gars tout ce qu'il y a de plus normal. C'est dingue, non? Quel intérêt peuvent-ils bien avoir à organiser des fêtes en ville où la bouffe est gratuite?

Et merde...
Voilà que je raisonne en parfaite petite capitaliste!

Et sinon, des images glânées...

Thank you for smoking.
Pas que je trouve ça bien mais euh... Ca change un peu de ce qu'on a l'habitude de voir.

Quand j'vous dis qu'il y a pleeeeeein d'escargots par chez moi.
Et ils s'étonnent que je leur marche dessus. Grmpf.