dimanche, avril 05, 2009

Vous, amoureux déchirés Couchés sur le papier Bien sages

Odeurs de barbecue, balades dans le Nouveau Métro et soirées latinos, sombreros, mojitos.
Sur ma fenêtre, les rayons du soleil ont fait réapparaître un bonhomme dessiné un soir de buée.
Oublié.
Retrouvé.
Souriant.

C'est le printemps...

Mars est passé comme un éclair, avec son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles, de stress, de joies, de larmes. Mars était un mois vivant, qui m'a remise debout.

Mais je n'ai pas écrit.

Avec avril naît une délicieuse odeur de vacances. Avril est doux et ronronne, comme un chat paresseux. Avril s'étire au soleil, langoureux.

Mais je n'écris toujours pas.

Je pense que le bonheur ne m'aide pas. Sur d'autres blogs, parfois, je vais lire ces blessures, ces questionnements amoureux, ces déchirements qui me rappellent moi, il n'y a pas si longtemps. A l'époque où je me perdais dans les yeux des garçons de passage, où je m'interrogeais sur les filles, où je souffrais de n'être que moi, émue mais solitaire, vaguement aventurière, pleine de défauts, d'angoisses, de fêlures. A l'époque où je tombais amoureuse.

Mon drame est de n'être pas tragique. C'est un drame immature... Je devrais me réjouir de la plénitude. De ces bras qui m'annihilent, me transpercent, de ces mains qui caressent. Au lieu de cela, je gémis. Je me plains. Nostalgie, quand tu nous tiens... Mais même quand je suis la première qu'on appelle pour pleurer (elle aime quelqu'un d'autre...), même quand on m'avoue, après coup, qu'on avait une envie folle de me prendre la main, même quand je frissonne, même quand je m'étonne, le danger ne m'effleure qu'à peine. Je sais le garder à distance. Je cherche un peu de souffrance, parfois, dans les doutes qui m'assaillent. Mais ils sont tellement pauvres, en fin de compte. Tellement inconsistants...

Mon drame est d'être une fille simple. Résolument, et désespérément (?) simple. Je suppose qu'en mûrissant, je finirai par trouver ça bien.

Mais, en attendant, avril est là. Et je n'écris toujours pas.

6 commentaires:

David a dit…

Bah si tu écris.
Et ça fait plaisir !

Dur de trouver les mots pour commenter, même si j'aimerais bien.

"Ne pas être tragique" serait immature ? J'espère que non.

"Etre une fille simple", un drame ? J'ai du mal à comprendre. Une qualité que tu finiras par apprécier ? J'espère !

Bon mois d'avril, alors.

Phiphine a dit…

Non, c'est immature de vouloir être tragique...
Mais ça fait un peu partie de moi: c'est insidieusement lié à un côté romanesque et passionné que j'ai tendance à vouloir cultiver.

J'en ai déjà discuté avec des amis qui vivent la même chose. Mais c'est complètement adolescent, comme aspiration. J'en suis consciente. Et cela ne me définit heureusement pas totalement, loin de là. Cela fait partie de ces aspirations contradictoires qu'on cultive tous: ce sac de noeuds qui nous constitue.

Intéressant à utiliser pour poster... (c'est tout le principe de ce blog: aller chercher des sensations fugitives et jouer à les pousser un peu: ça a son petit effet cathartique.) Mais pas résolument dramatique. En fait, j'aime beaucoup l'idée d'une vie simple et sympa.

En ce qui concerne l'écriture, oui, j'écris sur le blog (quoi que... plus beaucoup) mais dès qu'il s'agit de m'essayer à d'autres choses (j'aimerais développer l'une ou l'autre idée de scénario... Mais ça fait des années que je me dis ça!), il n'y a plus personne. Et là dessus, je pense sincèrement que le fait d'aller bien ne m'aide pas: j'écris plus, et probablement mieux, quand ça ne va pas trop. J'en éprouve beaucoup plus le besoin, en tout cas. Mais là encore, ce n'est peut-être qu'une question de maturité.

J'y travaille ;)

Merci pour ton commentaire en tous cas.

khâryatide a dit…

Un drame de n'être pas tragique... c'est tout ce qu'il y a de plus naturel s'il est vrai que le drame se tient en équilibre entre la tragédie et la comédie.
Et peut-être que l'absence du tragique n'est pas cause de ne pas écrire, mais sa simple conséquence : c'est dingue à quel point on peut devenir grandiloquent et excessif lorsqu'on pousse des sensations fugitives de leur retranchement jusque sur le devant de la scène où elles n'ont pas l'habitude d'être (sur)exposées. Mais ce n'est qu'une hypothèse. En attendant, j'aime beaucoup cet article.

Phiphine a dit…

Oui, c'est vrai: écrire a parfois tendance à "forcer" le tragique. Mais c'est plus soulageant qu'autre chose, je pense, non? On force le trait pour se libérer partiellement de ce qui ne va pas: dans les faits, ça ne renforce donc pas le drame, en principe: au contraire. D'où l'idée que, quand même, si tout va très, très bien, le besoin d'écrire se fait moins sentir.

Merci en tous cas pour ton commentaire, auquel j'ai mis bien longtemps à répondre... C'est que j'ai de plus en plus tendance à déserter cet endroit.

Bonne continuation!

David a dit…

Mai... juin...

Miss your notes !

Anonyme a dit…

Merci d'avoir un blog interessant