dimanche, septembre 17, 2006

Et perdue, dans Paris, les yeux grands ouverts
Un peu paumée, à tous niveaux, tu sais...

Lui: pompier. Elle: princesse. Ils ouvrent le bal sous le regard curieux et attendri d'une centaine de paires d'yeux en tenue de soirée. Ils ont répété... Pour vaincre la timidité et apprendre à ne pas trébucher dans la robe. Ils ont répété et ça se sent. Ils sont parfaits. Elle, émue et émouvante avec ces larmes au coin des yeux et ce sourire à désarmer les kamikazes les plus acharnés. Lui, superbe dans son uniforme des grands jours, appliqué, attentif, amoureux. C'est beau comme ils se bouffent des yeux, ces deux-là. Ca me coupe un peu le souffle, tellement c'est beau. J'aimerais être cachée dans le creux de leurs oreilles, pour savoir ce qu'ils se chuchotent là, maintenant, tout de suite. Est-ce qu'ils parlent de leurs jambes qui flageollent un peu sous la pression de ce qui vient de leur arriver? Ou de leurs futurs enfants? De la nuit de noce, toute proche, ou du ménage, des courses, des lessives et des petits plats qu'il lui concoctera lundi, quand l'agitation sera un peu retombée? J'aimerais être dans le creux de leurs oreilles pour boire les mots tendres jusqu'à plus soif, m'en imprégner, gonfler, exploser. Exploser d'amour! Rien que ça.

Ce matin, fatigue, migraine et un brin de nostalgie dans la voix de Charlotte Gainsbourg. Je n'ai pas encore touché l'âme de cet album, jusqu'ici. J'ai tendance à le trouver trop lisse. Trop froid. Mais ce matin, je change un peu d'avis. C'est parfait pour un lendemain de veille. Ou un lendemain tout court. Un jour effacé, aérien, perdu. Calé entre l'ici et l'ailleurs. Entre des rêves de gamines fleur-bleue qui reprennent vigueur et cette putain de solitude qui me cloue sur place. Un jour perdu entre hier et demain. Quelque part... In the center of the night.

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