vendredi, septembre 08, 2006

Métro-boulot-métro-dodo

8h32... C'est à 8h32, tous les matins, qu'un voyageur chanceux s'approprie le dernier exemplaire des Métro francophones de Stockel. Et ce voyageur, mardi passé, je l'ai vu... C'est une femme, la trentaine, cheveux bruns ondulés, discrète, rapide et faussement innocente, qui agit en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Mon cerveau, ralenti par un réveil trop matinal, n'a rien pu faire. Il est resté subjugué par l'habileté du geste: l'esquive et l'accélération, le pas décidé vers le porte-journaux bleu, la main qui effleure la pile de Métro néerlandophones, hésite, fait mine de s'en saisir, puis, au dernier moment, s'envole et s'empare de l'unique exemplaire francophone restant. Une seconde... Il n'aura pas fallu plus d'une seconde à cette femme pour faire disparaître le Métro dans les profondeurs abyssales de son sac à main et laisser tous les francophones suivants sur le carreau. Magistral!

Lundi, je l'avais précédée de quelques minutes, participant, sans le savoir, au travail des cinq cents fourmis ouvrières qui démantèlent la pile en vue de l'arrivée de la reine, tous les matins, à 8h31, 50 secondes et des poussières. A cet instant où le monde se fige, elle n'a plus qu'à s'avancer pour achever le processus. Dix secondes. Dix pas. Un geste de la main. Et le Métro francophone de Stockel n'est plus qu'un vague souvenir.

Mardi, j'ai compris... On ne peut rien contre un tel pouvoir. Depuis, je m'arrange pour arriver à Stockel après le massacre.

(A moins que ce ne soit parce que j'ai de plus en plus de mal à me lever, le matin?)

(...)

(Nooooon!)

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