Je sors d'une longue journée, où j'ai fait Vilvorde et Bruxelles, la périphérie et le centre, la Flandre et l'union des producteurs de films francophones. J'ai un peu sué, beaucoup pensé, philosophé sur les banlieues (Vilvorde, Wezembeek, Saint-Denis, si différentes et toutes pareilles. Emplies d'un insupportable néant. Ce n'est rien, la banlieue. Rien d'autre qu'un lieu en souffrance, snob ou crade, ça dépend, mais toujours creux, vidé par la présence magnétique de la vraie ville, juste à côté, trop à côté) et appris quelques mots. Wachtuitkeringen pour allocations d'attente. Attente comme celle qui caractérise ce mois de juin, riche en promesses mais calé sur "pause".
J'ai pris le train aussi. Le train d'Anvers. Celui qui passe juste au-dessus de la rue d'Aerschot et offre une vue plongeante sur les magasins de barbies très peu vêtues. C'est pas nouveau mais, chaque fois, c'est pareil: voir ces corps bouger en vitrine ça me fait bizarre. Bizarre aussi de regarder les hommes qui s'arrêtent pour les détailler. Bizarre enfin de croiser, une rue plus loin, le regard d'une femme voilée dont les centimètres de peau visible peuvent se compter sur les doigts d'une main. Bizarre... Surréaliste... Comme ce pays.
Plus tard, il y a eu l'ordinateur, les poivrons farcis et les mots murmurés aux terrasses des cafés. Et puis cette voiture qui n'arrêtait plus de tourner autour du rond-point. Plus tard, le surréalisme est devenu touchant. Précieux. Et c'était bien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire