mardi, juin 05, 2007

J'aime, j'aime la vie

Hier, je souriais en allant à l'entretien d'embauche. Ce n'est pas normal. Personne ne sourit en allant au casse-pipe, surtout pas moi. Je suis censée être quelqu'un de flippé, en principe! Mais non... Hier, je souriais.

M. est arrivée légèrement en retard. Juste le temps de me permettre de rêver en suivant la construction d'un somptueux casting, dans la pièce à côté. Elle m'a saluée avec une chaleur que je n'attendais pas d'elle. Oubliés la poignée de main rigide et le "bien à vous" qui conclut ses mails. Bienvenue dans le monde merveilleux des producteurs belges! P. a dû terminer deux, trois coups de fil avant de venir me chercher, quelques minutes plus tard, nettement moins impressionnant que dans mes souvenirs. (La chemise turquoise, déjà, ça rassure méchamment, je trouve...) Et puis, je n'ai plus très bien compris ce qui m'arrivait. Je les ai écoutés me raconter leur monde, bordélique, passionné, j'ai regardé leurs cendriers respectifs se remplir à une vitesse dingue. Et j'ai souri... Je me suis sentie comme Xavier, en "entretien de colocation" dans l'Auberge Espagnol (je me sens souvent comme Xavier, dans ma vie quotidienne, moi. Un jour, il faudra que je consulte, pour ça, non?) J'ai voulu ce job... et je crois que je l'ai eu.

Dans l'ascenseur, j'ai dû me retenir pour ne pas faire des petits bonds dans tous les sens (noyer son bonheur dans un blocage d'ascenseur, c'est con...) puis, j'ai parcouru les rues, en transe. Je n'ai même pas eu de mal à traverser la place Liedts, c'est dire! Mon sourire indécollable, que j'essayais de ravaler régulièrement, par soucis de décence, m'a valu de nombreux "bonjour mademoiselle" et même un "Euh... Puis-je vous inviter à déjeuner avec nous?" C'est le quartier qui veut ça. Là-bas, on dit bonjour aux gens (et on les drague aussi un peu... mais rien de bien méchant). Quand je pense que j'ai traîné mon appareil photo dans ces rues-là pendant un an et que j'y ai presque plus mis les pieds depuis... c'est dommage (comment ai-je pu vivre sans les frites du snack kitsch au fond de la place, déjà?) Du coin de l'oeil, je remarque les affiches électorales, "communautaires", ultra présentes. Le CDh est partout, le PS aussi et il y a quelques MR isolés. Mais d'Ecolo, je ne vois aucune trace. Je comprends... Moi même, ils ont du mal à me convaincre, parfois. Alors, je me souviens que le "développement durable" est la seule politique qui tienne la route pour moi. Et j'me dis qu'un jour, les gens comprendront... (mais ce 10 juin, non... j'crois pas)

C'est dingue, quand même, de penser qu'il y a deux mois, j'écrivais ceci. A présent que je fais les compte, j'me dis "copain: ok", "boulot: très bientôt" et "appart: cet été". Je vais démesurément bien... mais j'ai toujours mal aux autres. (Cette fille, au téléphone, qui demande à son interlocuteur, en sanglotant, si c'est tout ce qu'il trouve à lui dire, ces étudiants qui révisent dans le métro, ces mômes qui pleurent, ces parents fatigués, ... Il m'arrive de me dire que j'ai peut-être un peu trop de chance, moi, en c'moment)

5 commentaires:

Mélie a dit…

Et ce fameux sourire, on a du mal à le réprimer aussi, en te lisant, tu sais ? :)

(et je n'oublie pas ton mail, lalala)

mlys a dit…

Ah ...J'ai bien fait d'avoir croisé les doigts, les pieds, les cheveux...C'est vraiment une très bonne nouvelle tout ça ! Il faudra fêter cet événement avec mojito, sangria, starbucks ...bref avec tout ce que tu veux mais on le fête !

Bons baisers ensoleillés de Paris.

Flower avec le sourire ...

Anonyme a dit…

Félicitations...!
Et puis oui, les gens comprendront. Quand le durable deviendra urgent et immédiat. Mais c'pas grave, on change pas le monde, mais on peut commencer par soi.
Ah oui puis non, se sentir coupable de ça, c'est mal. Très. Voilà, ça c'est dit.

Anonyme a dit…

Mélie m'avait parlé du sourire qu'elle avait, je l'ai attrapé. Merci pour ca :)

Phiphine a dit…

Huhu. Merci à tous pour cette avalanche de commentaires. Pour la peine, je vais vous refaire un grand, grand, grand sourire :D (oui, je sais, il a pas l'air, comme ça mais je vous assure, il est énoooooooooooooorme!)

(PS: Mélie et Flower, pour Paris, ce n'est pas sorti de ma tête, hein! Simplement, maintenant que j'ai le job, je dois attendre de commencer pour avoir une idée des horaires (milieu de semaine prochaine, normalement) et puis seulement, je pourrai dire quoi. C'est pas impossible, pour vous, d'attendre jusque là? Désolée, hein. Je sais que c'est pas de tout confort. Mais a priori, je viens!)