lundi, juillet 16, 2007

Chroniques de la vie active

Deux semaines. Trois, dans quatre jours. Et à mesure que s'accumulent les heures de bureau, gonfle ma collection d'anecdotes de métro. C'est beau les transports en commun, quand même! Si, si, je suis sérieuse. Non, non, je n'ai pas oublié que les transports bruxellois, c'est la STIB et que la STIB, c'est bien connu, fonctionne par lois de frustration universelle (de type: quand tu rates un métro/tram/bus passé trop tôt, à tous les coups, le suivant arrive en retard) Mais qu'importent, finalement, les retards, les contacts prolongés, en station debout-écrasée, avec d'autres usagers* suants ou les "horaires de vacances" franchement light. Je prends conscience de la chance du sans-voiture qui, chaque matin et chaque soir, prends, dans le métro, un grand bain forcé de société. Il ramasse des conversations, attrape des gestes, glâne des sourires que l'homme des embouteillages ne connaîtra jamais. C'est tantôt tragique, tantôt drôle, tantôt touchant, dérangeant ou insignifiant. Ca dépend...

Ce matin, j'ai vu s'écrire une carte postale pour camp scout. Vite, vite, sur les genoux, avant d'entamer la lecture du livre hebdomadaire. Et la signature, double, "maman" et "papa", émanait d'une seule et même personne. J'ai vu mourir un doudou, aussi, sur des rails de métro. La mère effarée et le bambin rieur, inconscient des conséquences de la scène. Et puis, il arrive qu'au milieu des visages inconnus se glissent quelques traits familiers, qu'on n'attendait pas. T. l'autre jour. Assis face à moi. Nos yeux se rencontrent et quelque chose passe sur nos visages. Je le reconnais. Je pense que lui aussi. Seulement, il est loin, le temps où nous partagions les mêmes bancs d'école. Nous savons que nous n'avons rien à nous dire, rien qui ne sente le forcé, l'artificiel, le "oh, tiens, mais qu'est-ce que tu deviens???" Alors, nous nous taisons. D'un commun accord tacite. Regards curieux et coups d'oeil à la dérobée: je joue un peu. Je revois le gamin, 12, 13 ans, à peine sorti de l'enfance. Rigolo et sensible. Insignifiant à mes yeux, parce qu'éclipsé par plus beau que lui, plus lumineux, plus proche de moi. Et pourtant... Arts-Lois. Nous prenons le même chemin. Il est grand et plutôt pas mal, aujourd'hui. Nous avons des souvenirs en commun. Cette idée m'attendrit. Louise. Je m'efface pour le laisser à sa vie. Et je reprends la mienne. Le chemin du boulot. Le 94. La foule encore un peu plus compacte. D'autres visages, d'autres yeux, d'autres solitudes, d'autres sourires. Y a pas à dire... C'est beau, les transports en commun.

* Quand je bossais comme stagiaire dans le journal régional et que la STIB faisait grève tous les trois jours, en moyenne, le photographe avec qui je travaillais avait téléchargé ses photos sur le réseau de la rédaction et les avait légendées comme suit: "usagés de la STIB". J'adore!

2 commentaires:

mlys a dit…

Phiphine

Alors tu nous fais jeune cadre dynamique ? Cette description dans le métro est amusante et tellement vraie ...Toi aussi, tu as fait un post long ...hi hi hi

Mille macarons de Paris !

mlys

Phiphine a dit…

Tu parles! Jeune cadre dynamique qui a trop l'air d'une étudiante. Quand je regarde les autres, le matin, ça me frappe. Je suis la seule qui ai des baskets mauves, déjà. Hihihi. (ralala! Tant de choses à écrire ici. Et tant de manque de temps. Grmf... Je reviens un jour, promis!)