jeudi, juillet 31, 2008

I'm back


Hier, je venais de refermer le 4e tome des Sambre, avec le désespoir qui s'impose, et regardais le cou de ma petite tortue en bois se balancer au rythme des allers-retours du ventilateur quand je me suis dit: "faut qu'j'écrive".

Hélas... Il était 23h passées et la moiteur ambiante, alliée à de vieux restes de décalage horaire, m'empêchait d'envisager toute activité créative (toute activité quelle qu'elle soit, même) avant d'être passée par la case "lit".

Je n'ai donc pas écrit...

La moiteur n'a pas disparu. Les restes du décalage horaire non plus. Mais on est un peu plus tôt dans la journée, à une heure où je suis censée travailler et où mon blog délaissé me paraît soudain incontournable...

"Faut qu'j'écrive!"
Ca fait longtemps que je me le dis...

Au sortir de l'avion, déjà, je voulais raconter ce rose profond, presque surnaturel, qui enveloppait le Saint-Laurent quelques jours plus tôt, pour l'un de nos derniers réveils québécois. Un rose de carte postale que mon petit homme était allé photographier, livrant une guerre sans merci à des moustiques qui ne demandaient qu'à le manger. Je l'avais trouvé beau, ce matin-là. Poète, artiste, et courageux. Rien de nouveau, en somme, mais au carré, au cube de ce que je ressens d'habitude. Une apothéose kitsch sur fond de lever de soleil invraisemblable. C'était avant de me rendormir. Et avant les baleines...

"Faut qu'j'écrive!" me suis-je ensuite dit en retrouvant Bruxelles. Parce que décidément, cette ville me guérit de tous les retours de vacances. Quand elle s'ensoleille, surtout. Elle a ce charme un peu quelconque mais familier des villes qui n'osent pas trop briller. Ces absurdités, aussi, qui, du premier coup d'oeil, me font dire "c'est chez moi" (le lendemain de l'atterrissage, les mots "tram 51" affichés en gros... sur un bus) et "j'aime ça".

"Faut qu'j'écrive!" me suis-je dit quand j'ai repris le travail, et le goût du travail. Un goût de thé vert à la menthe qui, dès que j'ai porté la tasse à mes lèvres, m'a fait l'effet d'une madeleine de Proust. A cette différence près que la madeleine ranime des souvenirs d'enfance là où mon thé me renvoie, à peine, au début du mois... Saut de puce qui n'est cependant qu'apparent. (Et quand bien même: ça saute loin, les puces, croyez-en mon expérience!) J'avais eu le temps d'oublier. Un peu... Et il me faudra quelques jours, encore, pour retrouver les souvenirs enfuis.

"Faut qu'j'écrive!" me disais-je enfin avant de commencer ce post, sans très bien savoir ce que j'allais raconter.

Donc voilà...
J'ai écrit.
Et j'ai vaguement l'impression de n'avoir jamais atterri.

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