Le soleil avait brillé toute la journée mais, à cette heure-là, ce n'était déjà plus qu'un vague souvenir. Un amoncellement de nuages gris s'était formé au-dessus de Bruxelles, menaçant, comme à peu près tous les jours depuis des mois. Et quand la pluie s'est mise à tomber, en grosses gouttes orageuses, je ne sais pas pourquoi, j'ai brusquement pensé à toi... A ce jour, assez lointain et un peu moche, où je te croiserais par hasard, près du Parc Royal. De loin, même sans lunettes, je reconnaîtrais ta démarche et, sans vraiment comprendre pourquoi, tenterais de me planquer derrière un arbre, de rebrousser chemin, de fuir. Mais tes yeux croiseraient les miens et tu me sourirais. Oui... Tu me sourirais... Un peu tristement mais quand même. Sincèrement. Et il y aurait dans ton regard quelque chose de fraternel qui me ferait mal. Parce que moi, en t'embrassant sur la joue, je ne pourrais m'empêcher de penser au temps où cette fraternité n'existait pas entre nous, ou alors si mais bizarre, incestueuse. Tu me demanderais un peu gêné ce que je deviens et j'aurais du mal à te répondre. Je bafouillerais que c'est toujours pareil, que rien n'a vraiment changé, que j'essaye vaguement d'écrire et j'aurais du mal à retenir une larme, au coin de l'oeil droit, parce que je me rendrais compte, en le disant, que c'est vrai, tout ça. Que je n'avance pas... Alors, tu serais parfait. Tu m'embrasserais sur la tempe et me chuchotterais que j'y arriverai, un jour, que tu en es persuadé. Puis on s'empêtrerait dans un silence gêné. Je n'oserais pas prendre des nouvelles de ta vie, de peur que tu ne me parles de tes enfants, imaginaires ou réels, ceux qui étaient aussi les miens, des années plus tôt, et que j'avais abandonnés en renonçant à toi. Parce que j'étais jeune et pleine de doutes. Un peu insatisfaite. Maladroite. En quête d'absolu... Pour en finir, je prétexterais un rendez-vous. Espérerais que tu imagines un amant. Te promettrais de t'appeler. Et pleurerais sûrement, après t'avoir quitté. Oui... Sûrement, je pleurerais...
Quand il a cessé de pleuvoir, je dégoulinais littéralement. J'ai pris le métro où les gens secs, en me voyant, prenaient peur à l'idée de sortir. Mais moi, j'étais loin. Quelque part entre une forme de nostalgie et une irrésistible envie de me blottir dans tes bras. Souriant tristement. Mais souriant. Quand même...
4 commentaires:
Je ne comprends pas tout, je t'embrasse, espère que ça va.
Bonjour Miss
Comme une pointe de mélancolie dans ton post...toujours aussi long (tu as définitivement opté pour le long à présent ?) Une tristesse palpable dans tes mots ...
J'espère également que tout se passe bien pour toi ...
à bientôt.
mlys
:) C'est gentil de vous inquiéter pour moi mais il ne faut pas. Je vais très bien! Par contre, c'est vrai que j'aime les histoires tristes. Toujours. Dans les films, en musique... Partout. Et j'aime aussi cultiver une forme de nostalgie (un peu trop parfois, mais je me soigne). Et puis, ici, j'aime jouer avec le futur, me faire un peu peur, m'arrêter sur des instants, disparus tout aussi vite, et les modeler, les gonfler, faire comme si ma vie entière en dépendait. Ce blog est une autofiction. Un jeu. Ne le prenez jamais trop au sérieux. (Si ça allait mal, je crois en fait que je ne le dirais pas. Pas comme ça, du moins...)
Ah... Et moi aussi je vous embrasse! ;)
Mélie> si tu ne comprends pas tout c'est sûrement à cause de l'ascenseur du début. Il faut absolument que tu le prennes un jour, il va suuuuuuuuuper vite.
Flower> le court n'est pas dans ma nature. Quand je poste court c'est que je suis fatiguée, pressée ou soucieuse du "rythme" de mon blog. Sinon, quand je me laisse aller, je m'étale...
coucou miss
Je suis contente de savoir que tout va bien pour toi ...Alors ce boulot ? Bruxelles va bien? Paris et les mojitos ne te manquent pas trop ? Je suis en vac mais je n'arrive pas à écrire la suite ...même avec un mojito !
Je t'envoie des baisers ensoleillés de paris.
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