vendredi, novembre 30, 2007

De toutes les matières C'est la ouate que j'préfère

Ce soir, regarder le ciel et avoir l'impression, étrange, de vivre plusieurs vies, tout à coup...

Souvenirs et avenirs mêlés. Des bribes, dont je ne comprends pas toujours ce qu'elles viennent faire là. Dis moi, D. (c'est moi, D.) est-ce bien raisonnable, tout ça? Sourire en coin. Oooh oui! Je suis toujours raisonnable, moi. Il a ri, un peu dubitatif mais impuissant à m'enlever cette certitude qui s'est emparée de moi voici quelques semaines, quelques mois, à présent, impuissant à m'écarter des seuls bras dans lesquels j'avais envie de me serrer, qui n'étaient pas là, ce soir-là, plus là, mais qu'importe.

Raisonnable, moi, vraiment? Non, je crois pas. Pas toujours. Mais il l'a cru, lui, c'est le principal...

Tout à l'heure, sortir à Arts-Loi sans m'en rendre compte et, au moment de choisir les escaliers, me demander ce que je fais là, dans les traces du passé. C'est que je pensais à ce mail boulversant, dans ma boite, et à cette journée passée ailleurs, en orbite. Je pensais à lui, lui et lui. Et à elle aussi. Elles.

Une semaine entière à rebondir "dans la ouate", c'est doux, élégant et bizarre. Je m'émeus de tout: de mes producteurs, si touchants, brusquement, et des petits Val-Duchesse qui se jouent dans certaines de nos réunions, des lèvres de J., de ses mots, si gais, si tristes, parfois, et de la magie de la vie, des hasards qui se jouent, partout, tout le temps.

Quelque part, ce mail, c'est tout ça à la fois. Toute la force des drames et la beauté des armes, dont on se saisit pour s'en sortir.

Lyrisme ridicule. Je n'aime pas cette manière d'écrire mais je ne choisis pas... C'est plus fort que moi, depuis deux posts. Ca coule comme ça.

Ma voisine a remonté le volume de sa sono. C'est ça ou l'amour dans sa chambre, avec son mec à la voix "caisson de basse".
Une vraie plaie mais j'm'en fous...
Je suis bien, là.

Tout à l'heure, sortir à Arts-Loi et me demander pourquoi. Attendre sur le quai, remonter. Madou... Le courant d'air n'a pas disparu. Je frissonne, me ramasse une averse dans la tronche.
Mais je m'en fous...
Je suis bien. Là...

5 commentaires:

Mickaël-Ephant a dit…

Arts-Lois (Kunst-Wet, je revois le panneau).

Ca rappelle des trajets que je connais par coeur. Ca rappelle aussi ce moment où je suis descendu du métro, à contre-coeur. Ce moment où je me suis empressé de descendre les marches, pour ne pas montrer la tristesse sur mon visage.

Arts-Lois, croisement de toutes les lignes de métro. Arts-Lois, un des carrefours de ma vie. Arts-Lois, là où je n'ai plus voulu rentrer en France.

Je me revois à Madou, à passer inutilement mon ticket dans la borne, à descendre ou monter les marches. Mes mots "J'ai l'impression de frauder". Il y a des choses qui ne sont pas prêtes de s'effacer.

Ton post est si touchant, que je ne sais comment le commenter. Je suis comme sans voix... Mais je suis là, et serai là encore demain, sois-en sure.

Phiphine a dit…

:)

Désormais, c'est sûr, je verrai Arts-Lois d'un autre oeil. (et décidément, tu apprends vite... Kunst Wet, joli, bientôt tu seras parfait bilingue!)

Mélie a dit…

Borinage, ce post ! :)
Oui, bon, je retourne à ma dissert' ><

Phiphine a dit…

:) Mélie, plein de courage pour ta dissert! Je pense à toi!

(et très belle intervention! Ca faisait longtemps que "borinage" n'avait plus ressurgi!)

Moi, va falloir que je réapprenne à écrire... "Arts-Loi" pour "avenue des arts" et "rue de LA loi", sans "s" donc. Que mes lecteurs bruxellois se montrent indulgents! ;) (merci!)

Mickaël-Ephant a dit…

Oups. Sans "s". Désolé, c'est la faute à Sarko, il en fait passer tellement...