mardi, janvier 23, 2007

Mon coeur est comme une porte de chiottes:
Y a plein de noms écrits dessus

(Pour ceux que le titre intriguerait, c'est "vu à la télé", dans un joli film intitulé "Toi et moi")

La ville, ce matin, s'était parée d'un élégant manteau d'hiver. Je crois que j'attendais ça depuis longtemps... Trop longtemps? Sur la place Poelaert, j'ai passé de longues minutes à me geler les mains en observant le panorama qui s'étalait sous mes pieds. La sauce de mon sandwich me coulait entre les doigts, ne faisant qu'accroître le froid et la désagréable sensation qu'une amputation serait probablement nécessaire lorsque mes extrémités se seraient changées en blocs de glace. Mais j'étais scotchée sur place, fascinée par l'étrange clarté du ciel. J'ai beau connaître cette vue par coeur, elle me donne toujours envie de voler...

Plus tard, mes pas sur les pavés me guidèrent vers des lieux dont j'ignorais l'existence. C'est souvent comme ça quand on croit connaître un quartier. On pense tout savoir de lui, pour l'avoir parcouru mille fois, sous la pluie, dans la nuit, sous un soleil brûlant, seul(e) ou en bonne compagnie, en courant, en tanguant, en riant. On croit qu'il n'a plus le moindre secret pour nous... jusqu'au jour où une impasse, dérobée, nous mène vers d'insoupçonnables nouveautés. C'est souvent comme ça, avec les lieux. Avec les gens aussi...

En remontant vers la gare, sandwich avalé et mains en cure de chaleur dans mes poches, je me suis souvenue d'une conversation surréaliste sur la signification des mots Je t'aime dans la bouche d'un Belge. Ou d'un Luxembouregois. Je n'ai jamais très bien su. Après, il y avait eu quelques mots d'Espagnol, dont je voulais connaître la signification exacte.

- Pourquoi tu veux savoir ça? m'avait-elle demandé en essuyant une assiette.
- Pour rien... avais-je répondu.

Mais je ne sais pas si c'était "rien".
Et je crois que je ne le saurai jamais...

Aucun commentaire: