Ca fait quelques jours qu'ils résonnent en moi, ces cinq mots abandonnés par un poète de rue (le même que celui qui raye les trottoirs parisiens de "perdre sa vie à la gagner"?) au coin d'un immeuble de mon quartier. Cinq jours que je les tourne dans tous les sens en me disant que putain, c'est un peu ce qu'on fait, là, précisément.
Se perdre. Donner l'impression de s'éloigner. Lâcher. Lâcher. Lâcher.
Et finalement. S'envoler.
C'est ce que j'ai toujours cherché à faire, je crois. Me perdre. Me trouver. Et depuis qu'il est entré dans ma vie: le trouver, lui. Quitte à le perdre quelques instants. Quitte à s'abandonner.
C'est ce qu'on fait là.
Et on dirait bien que ça marche...
Le soleil a refait surface, ce matin, perçant enfin les masses nuageuses, pluvieuses, tempétueuses dont s'habillait le ciel, ces temps-ci. J'ai ouvert toutes les fenêtres. La météo répète qu'elles seront de courte durée, ces éclaircies, mais qu'importe, j'ai décidé de ne pas l'écouter. (Ouais! M'en fous!)
C'est nouveau, le soleil à Saint-Josse, l'envie que ça dure et la confiance. On ne les a pas connus depuis que je suis ici (ou à peine). Il y avait quelques rayons pour nous taquiner et nous faire un peu suer, le jour du déménagement. Et depuis plus rien... Avril, l'année dernière, je n'étais pas encore ici. Avril et le délicieux printemps 2007, c'était avant... Et il s'est passé tant de choses incroyables, depuis, sous des cieux plus ou moins gris, tant de choses que ça donne un peu le vertige...
En allant faire des courses, tout à l'heure, j'ai vu une nuée de gamins sortir de l'école coranique. Dans mes souvenirs de catéchisme, même les plus lointains, même dans les quartiers les plus mondains, je n'en avais jamais vu autant. Mais du temps de mes parents, peut-être...
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