dimanche, avril 01, 2007

Je vais bien, ne t'en fais pas

La mère apparaît dans le coin droit de l'écran, les yeux plein de larmes. La scène est insoutenable. On croyait que tout allait mieux, que c'était en voie de s'arranger. On se trompait. Tant de non-dits, de souffrances dissimulées, ça ne s'efface pas si vite.

Sa fille l'interroge de la voix, du regard. Qu'est-ce qu'il y a? Tout son être est en quête de réponses et j'ai peur de ce qui va se passer, là. J'ai peur de la tragédie à fleur de peau, qui menace d'exploser à tout instant. J'ai tort d'avoir peur, pourtant. C'est juste... le rosbif qui a brûlé. Il y a une demi seconde, je peinais à retenir mes sanglots. A présent, j'éclate de rire. Ce film est une merveille. Comment se fait-il que je ne l'aie pas vu plus tôt? A ma droite, je vois des larmes qu'on essuye discrètement. Ma mère, d'abord. Et puis mon père. Je fais semblant de ne rien voir mais je suis touchée. Par tout ce qui m'entoure: le film et cette pudeur, parfois encombrante, qu'ils m'ont transmise, que j'ai appris à aimer, ces faiblesses qu'on se cache pour se protéger les uns les autres. Je vais bien, ne t'en fais pas... C'est ça. Précisément. (et c'est beau...)

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